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Les bouteilles de Maigremont
8 février 2009

Les seconds vins des crus classés

La crise est là ? Les grands vins sont inaccessibles ou ne méritent pas de trouver place dans votre cave parce que trop chers ? Qu'est-ce qui est préférable ? Un bon Cru Bourgois ou un second vin des crus classés du Médoc ?

Ces vins issus de noms prestigieux prennent de l'ampleur au milieu des années 80. Ils fleurissent généralement par centaines de cols sur les étals des foires aux vins des grandes surfaces et les amateurs n'hésitent pas à en combler leur caves.

Il existe plusieurs méthodes pour un cru classé de proposer un second vin. C'est un choix unique qui appartient à la propriété.
- les jeunes vignes, qui n'ont pas la sève nécessaire pour entrer dans la composition du grand vin. C'est le cas pour le Château Lagrange, dont une grande partie des 115 hectares en production sont de jeunes vignes et font le second vin (les Fiefs de Lagrange).
- le déclassement de cuves : avant l'assemblage du vin, certaines cuves ne sont pas jugées dignes de rentrer dans l'élaboration du grand vin. Du coup elles sont "déclassées". Le meilleur exemple est le "Pavillon Rouge", second vin du grand Château Margaux.
- les parcelles spécifiques : les raisins issus de ces parcelles n'entreront jamais dans la composition du vin fast. A ce petit jeu, Mouton-Rothschild possède une parcelle dédiée qui donne le "Petit Mouton". C'est le cas aussi pour les "Forts de Latour" du château Latour et le "Clos du Marquis" pour le Château Léoville Las Cases.

On compare souvent les seconds vins aux crus bourgeois. Chacun a certainement tort ou raison de dire celui qui est le mieux. Par contre, on a pour habitude de dire qu'il vaut mieux investir dans les seconds vins lors des grands millésimes (2000, 2005). Alors vrai ou pas tout ça ?

Les vins sont dégustés à l'aveugle, avec il faut le dire, quelques petits pirates...

Poupou
Paris, podium du Tour de France. Anquetil sur la plus haute marche,
Poulidor éternel second sur la deuxième et... (*) 


Les Allées de Cantemerle 1995 (château Cantemerle, 5ème cru classé, Haut-Médoc) : la robe présente des signes d'évolution. Le nez est sur le noyau de cerise avec des notes légères de poivron et d'élevage. En bouche, la matière est bien présente, avec des tanins encore très vifs. Le vin semble manquer de maturité et pourtant, c'est un 1995 !

La Dame de Montrose 2003 (château Montrose, 2ème cru classé, St Estèphe) : la robe est 3 profonde, presque noire. Le nez est très jeune, fortement marqué par le cassis, les fruits rouges et de légères notes torréfiées. Malgré une certaine jeunesse, la bouche offre une grande richesse dotée de superbes tanins soyeux de grande classe. C'est équilibré et très gourmand. Superbe. Ce n'est autre que le second vin du Château Montrose, THE star du millésime 2003 dans le Bordelais.

Château le Privera 2001 (Cru Bourgeois du Médoc) : premier pirate du jour, il paraît usé, fatigué, la structure lisse et défaillante. Problème de bouteille sans conteste ! La comparaison Second vin/Cru Bourgeois n'est pas à faire pour ce coup là. Il vaut beaucoup mieux que ça habituellement.

La Sirène de Giscours 2005 (château Giscours, 3è cru classé, Margaux) : Le vin qui a divisé la douzaine de dégustateurs présents ce soir là ! Robe très jeune, violine. Le nez est réduit et se livre peu. On sent que le fruit est en retrait. L'ensemble en bouche est par contre plus séduisant et surtout plus prometteur (c'est là que ça divise, car certains ne lui trouve pas un avenir lointain) : un beau fruité et surtout de jolis tanins élégants qui s'étirent en final vers une amertume typé St Estèphe. 

La Croix de Ducru Beaucaillou 1999 (château Ducru Beaucaillou, 2è cru, St Julien) : la robe commence à donner des signes d'évolution. Le vin donne des impressions de fatigue avancée où l'alcool et une certaine dilution dominent. A boire d'urgence

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Les Fiefs de Lagrange 2005 (château Lagrange, 3è cru, St Julien) : sâleté de TCA ! Sâleté de bouchon !

Château Lousteauneuf 2006 (Cru Bourgeois du Médoc) : un vin qui n'a pas encore digéré son élevage (café, tabac) et qui cache des tanins encore un peu séchants, mais l'ensemble il nous a semblé prometteur avec une grosse dose de fruit. Très bon rapport Q/P

2Amiral de Beychevelle 2002 (château Beychevelle, 4è cru classé, St Julien) : un amiral qui arbore une belle tenue de parade (élevage), fin, avec quelques senteurs animales. La bouche est élancée, la matière est mure, assez longue et équilibrée. La bonne surprise du soir. Bien

Les Pagodes de Cos 2000 (château Cos d'Estournel, 2è cru, St Estèphe) : peu complexe, le tout commence à se fondre avec des notes de terre humide, de sous bois et de café. La bouche est mure, avec beaucoup de fruit et une amertume finale caractéristique de l'appellation. Pas mal

Camblon la Pelouse 2000 (Cru Bourgeois du Haut-Médoc) : le nez affiche une grosse trame fruitée (cassis et framboise ++) avec des petites senteurs café. En bouche, les tanins sont soyeux et donnent de l'élégance à l'ensemble qui est encore une fois portée par un fruit mur. Bien

Les Carruades de Lafite 2000 (château Lafite Rothschild, 1er cru, Pauillac) : le nez n'est pas très7 expressif mais exale de douces notes mentholées et toastées. Mais c'est en bouche que ça se passe : gros volume, race indéniable et longueur superlative ! Magnifique. Que doit-être le premier vin dans ce millésime.

Les Crus Bourgeois Lousteauneuf et Cambon la Pelouse s'en sortent très bien. Certains seconds vins paraissent fatigués. C'est le cas dans les millésimes dits plus faibles. Mais de belles surprises avec un joli Amiral de Beychevelle 2002, un superbe Dame de Montrose 2003 et une confirmation avec un GRAND Carruades de Lafite 2000.

DSC_0265Avec ça qu'est-ce qu'on mange ? Des amuses bouches préparées pas Sandrine, des côtes de boeuf saisies à la cheminée d'une incroyable tendreté : inutile de vous dire qu'avec ces p'tits Bordeaux, on s'est régalé. Et puis fromage, dessert, billard et dodo...

Merci Sandrine, merci Yves pour votre accueil parfait !

(*) Tiens un Quizz : qui monte sur la troisième marche ? (votre réponse en commentaire)

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Commentaires
P
Eh ben, vous n'allez pas le croire!... Mais, le jour de ce podium prestigieux, j'étais dans le fameux Parc des Princes, quelque part dans un des virages du vélodrome!... Comme chaque année, ou presque, pour le petit parisien que j'étais et qui attendais le mois d'août et les vacances de ses parents pour mettre les bouts, à la mer!...<br /> N'était-ce pas un certain Van Looy le maillot vert?... A moins que ce ne soit en 1963?...<br /> Souvenirs... souvenirs!...
G
Bravo Vougeot ! C'est bien le "grand" Federico Bahamontès qui monte sur la 3ème marche. C'était en 1964, année de la dernière victoire de Anquetil.<br /> Pour la peine, tu gagne un verre de "Bruno Schueller" encore au frais dans le frigo. Doc, t'es le bienvenue aussi ;-)
D
C'est vite dit !!<br /> je sais pas s'il est aussi grand que cela <br /> le Frédo une fois sur la 3ème marche ;-)<br /> Jolis CR Gildas.
V
Il s'agît d'un Ibère ! C'est le grand Federico Bahamontès !<br /> <br /> Vougeot
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