750 grammes
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Les bouteilles de Maigremont
5 novembre 2006

LPV cercle normand, 6è édition

Lundi dernier le cercle LPV normand était invité chez Pierre (Vetshow). Petit événement, pour Eric (A Boire et à Manger), c'était la dernière avec nous. Demain, il déménagera vers la Dordogne pour habiter au Château Laroque, domaine du Bergeracois (allez voir ici, la maison est magnifique)
Pour cette rencontre (mais pas la dernière, car le cercle normand continuera d'exister et c'est la volonté de ceux qui restent), la thématique était simple : une éclectique avec une valse de champignons, trouvés dans nos belles forêts de Haut-Normande (au passage, merci à Pierre et à sa maman pour ce superbe repas !)

Allez commençons la dégustation, car il y a encore du travail ce soir (14 vins tout de même)

BauD'abord, la mise en bouche liquide (1er vin)Spiegelau_noir
La teinte est... noire ! Et oui, surprise, ce premier vin est servi dans des verres opaques (Spiegelau Authentis Dégustation noir). Ne nous attardons pas plus longtemps. La suite est plus expressive : tiens, un effervescent. La bouche est marquée par des notes de pommes vertes, de coin, muscatées, de roses. Il y a un peu de sucre résiduel. Ce premier vin termine sur des notes d'agrumes.
Bon, de là à savoir ce que c'est. Il s'agit bien d'un cépage Muscat blanc, produit par les Distilleries et Domaines de Provence. C'est un Bau, vin Frizzant de Muscat. Il joue parfaitement son rôle de mise en bouche. Je ne connaissais rien de ce gars là.

2è vin. Nous avons changé de verres. L'obscurité laisse place maintenant à un jaune assez pâle avecRully quelques reflets verdâtres. Le nez est très "miam", pardon bourguignon avec un registre floral. L'élevage et ses petites noisettes ainsi que de légères notes de levures sont présentes. La bouche elle, est différente du nez, et ressemble étrangement à un sauvignon, tant les agrumes sont présents ! Finalement, tout rentre dans l'ordre avec maintenant des fleurs blanches, du beurre et une jolie rondeur. C'est pas explosif, mais la finale est superbe. Il s'agit d'un Rully 2004, les Saint Jacques de Aubert et Pamela de Villaine, propriétaires et producteurs d'un petit domaine en Bourgogne qui n'est autre que le Domaine de la Romanée Conti ! ;))

Emulsion_de_morrillesUne autre mise en bouche, à manger celle-ci : une émulsion de morilles ! Celles-ci avaient été ramassées au printemps dernier et attendaient patiemment au congélateur que Pierre s'occupe d'elles ! Relevée à souhait, c'était très bon. Une première pour tous.

Encore un autre blanc. Teinte jaune pâle semblable au vin précédent. Notes de poiresRoches_des_Rochelles williams, de réglisse, de pierre à fusil et plutôt minéral, ce vin est un peu trop froid pour se livrer totalement. "Ch'nin !", certains disent (lisez Chenin). La bouche est puissante sur des notes discrètes de citron confit et de romarin. La finale est chaude. Pas très à son aise ce soir là. Ce 3è vin est un Roches des Rochelles 2004 du domaine des Rochelles.

L'entrée était composée de rillettes terre/mer, soit de porc et de maquereaux, toutes deux maison.

Terrines_terre

Cuv_e_Marie_Juran_on4è vin. Belle robe dorée. Les premières notes semblent oxydatives et sentent le peuplier fraîchement fendu, la colle à l'amende. L'aération donne un registre de fruits blancs mais avec un boisé assez présent. La bouche est ample, d'amande, de fruits exotiques et de kirsch. La finale est dense mais il faut que ce Jurançon sec "cuvée Marie" 2001 de Charles Hours se fonde un peu (à cause des notes d'élevage) , et ce vin sera magnifique !

5è et dernier blanc. Robe dorée et brillante. Jacky_Blot_R_mus_plus
Nez de fruits jaunes confits tels que l'abricot et l'ananas paraissant légèrement moelleux mais très fumé. L'attaque en bouche est souple mais riche et est semblable à un liquoreux de Loire grâce à un soupçon de sucre résiduel. Mais non ! C'est bien un sec, mais l'élevage est un poil trop présent dans ce Montlouis sur Loire 2002, cuvée "Rémus Plus" (pas les pots d'échappement !) du Domaine de la Taille aux Loups de Jacky Blot

Guibot_la_FourvieilleC'est terminé pour les blancs.
6è vin et 1er rouge, celui-ci présente une couleur rouge brun avec des signes d'évolution certains. D'abord des notes de réduction puis, de terre très forte, de roses fanées et de poivron vert.  La bouche confirme ce nez pas très net avec encore des notes de terre et même de métal rouillé. Bof ! Certainement sur le déclin. C'est un château Guibot la Fourvieille, petite propriété de Puisseguin St Emilion de seulement 10 ha.

Le vin suivant qui est le 7 ème a une robe des plus sombre et dense. Bizarrement, leClos_Bast__Madiran premier nez sent l'hôpital et plus précisément le Sparadrap ?! Vite effacé, le pansement laisse la place à des notes épicées, de violette et de fruits compotés. Attention, vin d'homme : la bouche est tanique et les fruits très murs terminent par une finale légèrement amère. Ce vin pour les plats d'hiver n'est autre qu'un Madiran 2000 Clos Basté de Philippe Mur.

Arrive maintenant une tourte aux chamignons des bois, récoltés par Pierre il y a quelques jours. Slurp...   

Tourte

Casa_de_la_ErmitaRobe violacée. Nez sur un registre acerbe comme le poivron vert et l'herbe fraîchement coupée, de fruits rouges avec quelques épices douces signe d'un élevage en fût. Avec ce type de senteurs d'élevage, Eric pense rapidement à du chêne américain : donc pur lui, ce sera un espagnol.  C'est moyennement attirant. La bouche accroche dès la première gorgée avec une amertume appuyée et un côté herbacé trop présent. C'est moyen. Ce 8 è vin qui est bien espagnol provient de la D.O Jumilla (entre Valence et Almeria sur la côte méditerranéenne) et plus précisément de la bodéga Casa de la Ermita. C'est un Crianza 2002, assemblage de Tempranillo (cépage autochtone) de Monastrell(Mourvèdre) et de Cabernet sauvignon.

Le vin qui arrive a été choisi par Pierre pour accompagner sa tourte aux champignons. La robe est bienClos_de_Gamot évoluée et possède un peu de matière en suspension. Nez réglisse, de violette, de poivron. C'est complexe tout ça. Il évolue ensuite vers un registre plus tertiaire comme le sous bois et les feuilles mortes. Je comprends maintenant le choix de son propriétaire. L'attaque est "jeune" avec un beau fruit rouge frais. Ce 100 % Auxerrois est un Cahors à l'ancienne mode, plus aérien que ses jeunes frères, mais qui a bien évolué du fait de ses 20 ans. C'est un Clos de Gamot 1986.

Mongeard_MugneretLe vin suivant affiche une robe prune avec quelques traces orangées. Attention, ça "pinote" sur le cassis et la crème de cassis ! Très beau nez. Malheureusement, la bouche n'est pas à la hauteur avec une trame bien acide et manquant à mon avis d'un peu de matière. Dommage pour ce Bourgogne Pinot Noir 2001 de Mongeard-Mugneret (10 ème vin)

La robe du 11 è vin est pourpre, profonde. Le nez est saisi par des notes de torréfactionsHaut_Brion_01 telles que le moka, le café. Puis viennent les petits fruits noirs bien murs, la réglisse. C'est très expressif et surtout superbe. La bouche ne déçoit pas : l'attaque est dense et serrée à la fois et même crémeuse encore sur de notes de café. Les tanins affichent un beau grain et sont déjà fondus. Belle longueur. Ce vin est magnifique ! Il y a des signes qui ne trompent pas, puisque c'est un Haut-Brion 2001.

Terre_Inconnue_Sylvie12 ème et dernier rouge. Jolie robe prune plutôt sombre. Le nez, envoûtant et magnifique, développe des arômes exotiques fins et subtils tels que la vanille, le loukoum et la rose. La bouche ample est aussi du même calibre : le boisé est parfaitement intégré avec un fruit hors normes ! Malgré ses 15 %, aucune lourdeur ni chaleur ne se font sentir. Bravo. Bref, avec le Haut-Brion, il fût mon préféré. Ce vin n'est autre que Terre Inconnue, cuvée Sylvie 2002, assemblage de syrah, grenache et carignan fait par l'excellent Robert Creus.
Je me permets de mettre à jour ce commentaire en vous invitant à visionner ce film sur la famille Creus, hébergé par LPV et réalisé par Marc de Wolf : tout simplement superbe !

Voici maintenant les fromages. Sur le plateau, un petit tour de France et des comtés affinés longuement. Pierre s'enBerthet_Bondet va chercher quelques noix du jardin. Tout le monde se regarde et n'espère qu'une chose ! Pierre nous demande finalement si un p'tit Jura irait pour tous ?! Imaginez la réponse : elle est collective et sans pitié pour sa cave. Arrive donc et de façon improvisée un vin dont la robe est lumineuse et dorée. Le nez est sur la pomme et la noix. La bouche est ample et chargée de saveurs. Imaginez l'équilibre avec un savant mélange de noix, comté et de savagnin ? L'assemblée est muette. Les mines sont joyeuses. Merci Pierre pour cette improvisation. Ce vin est bien un Jura (ça on le savait tous) et plus précisément un Côtes de Jura 1996 de Berthet-Bondet

Cuv_e_MadameDernier vin qui accompagnera le dessert (poires au miel de forêt, cacahuettes grillées, tuiles aux amandes et sa petite glace).
La Robe vieil or. Nez exubérant de pêche, de miel d'acacia, de fleurs blanches et d'oranger. En bouche, c'est la grosse cavalerie : c'est ample, massif, encore sur la pêche et les fruits jaunes. Il y a une certaine acidité qui permet d'être digeste. On perçoit même de légères traces de botrytis. Première rencontre avec cette "Cuvée Madame" 2003 du château Tirecul la Gravière

Voilà cette très belle 6 ème rencontre normande LPV qui s'achève. La suivante sera forcément un peu différente, du fait du départ d'Eric et Olivier. Je leur souhaite bonne chance dans leur sud-ouest, ils le méritent. Elle aura lieu vers le mois de janvier chez Benoît. D'ici là, il y aura la prochaine LPV Paris début décembre autour des vins de Côtes de Nuits millésime 2001, les rencontres mensuelles du cercle de Maigremont et le fameux salon des vignerons indépendants de Paris... Et si avec tout ça il reste un peu de temps, il y aura le salon de Rouen du 24 au 26 novembre prochain

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Commentaires
E
Pourquoi tu veux mettre cette pauvre colle à l'amende? Elle t'a rien fait, non?<br /> <br /> L'odeur évoquée est celle de l'acide cyanidrique, bien connu des agents secrets qui ont toujours un peu de cyanure de côté au cas où ils se feraient prendre. C'est marrant, mais des agents qui se suicident, ça ne doit plus courir les rues. Tout se perd ;o)
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