750 grammes
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Les bouteilles de Maigremont

15 juin 2016

Le domaine Ostertag fête ses 50 ans

J'ai eu la chance ou plutôt l'immense privilège, de participer à une journée un peu particulière.

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Le domaine Ostertag qui souhaitait marquer le coup, avait invité quelques heureux amateurs de vins d'Alsace et professionnels pour ses 50 ans d'existence. Le genre de proposition qu'on ne peut refuser, vous pensez bien. Une journée passée à Epfig, qui n'allait pas me faire regretter l'aller et retour depuis ma Normandie et ce, malgré les bouchons parisiens qu'il a fallu passer. Peu importe...

50 ans, c'est jeune, mais c'est le commencement de la maturité. Adolphe Ostertag lance le domaine en 1959 avec sa femme Irma. Les premières bouteilles estampillées Ostertag arrivent avec le millésime 1966. 6000 bouteilles issues des 3 hectares familiaux et de 4 cépages, conséquence d'une bonnée année tant en qualité qu'en quantité...

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Le domaine a bien changé depuis : André arrive au domaine en 1979, Annie sa soeur en 1990. Une femme de l'ombre, mais ô combien importante, elle qui s'occupe de toute la partie administrative. Si aujourd'hui Irma et Adolphe occupent une retraite active au domaine, ce dernier s'est renforcé en compétences : Hubert Mathis, le grand chef de culture est embauché en 1997. Hubert Schaller, mari d'Annie se charge de la logistique dès 2004. Viennent ensuite en 2012 la jeune génération avec Thomas Larmoyer pour le commerce, Boris Kachelhoffer en 2013 dans les vignes pour assister Hubert Mathis et enfin,  Arthur rejoint le domaine en 2015 et avec lui, c'est la 3ème génération Ostertag qui s'installe. N'oublions pas Christine Colin, l'épouse d'André, qui met en lumière les cuvées du domaine grâce à ses étiquettes et toutes les autres petites mains, indispensables.
Ce sont désormais 14 hectares et 85000 bouteilles produites par millésime qui partent d'Epfig, partout dans le monde, tant la notoriété du domaine n'est plus à démontrer.

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Marcher, toucher, sentir, goûter, regarder, boire pour RESSENTIR. Récit d'une balade du Fronholz au Muechchberg.

Ressentir les lieux, c'est comprendre les terroirs

9h00 : café, viennoiseries, bonjour de rigueur et larges sourires s'affichent sur les trombines. En sera-t-il de même après les 9 kilomètres prévus ? 

 

L'acteur Aladin Reibel se charge avec un certain talent et bonhomie de lire les textes écrits par André Ostertag.

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Aladin Rebeil, Edwige Bourdy et Michel Glasko


Le Fronholz


Il est le commencement et la fin
La première et l'ultime lumière

Il est l'Un et le Multiple
Le Père et le repère

Il est la lame primordiale
Qui projette sa semence dans le ciel

Il est le sel de l'origine
Le quartz pétillant sous la langue

Il est la maison du vent
Suspendu au fil des nuages

Il est le guetteur solitaire
Qui de loin veille sur ses enfants

Terroir originel du domaine, c'est la terre d'Adolphe Ostertag qui l'a vu naître voici 83 ans. Le Fronholz est détaché des Vosges avec cette particularité de recevoir 10 minutes de soleil en plus par jour par rapport aux autres terroirs. Nous sommes ici sur l'un des lieux les plus chauds d'Alsace et pourtant, jamais il ne brûle car l'air circule. Orienté vers le piémont vosgien, ouest/sud-ouest, il est une rareté en Alsace qu'il faut souligner.

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3 zones composent le Fronholz : une première en partie haute, composée de sables siliceux et de quartz, donne des riesling tendus. Le quartz est la seule roche ayant résisté à l'érosion. La seconde en milieu de coteau faite d'argile siliceuse garde le soleil bien plus longtemps qu'ailleurs. Ici, les Vendanges Tardives prennent toutes leur mesure. La partie basse où les marnes calcaires s'encrent dans le sous-sol, sont favorables au pinot noir

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Argiles dans le Fronholz

Vins dégustés in situ : Riesling Fronholz 2014, frais et tendu, saveurs citronnées et salines en finale. Parfait pour le premier vin de la journée, d'une longue série... Gewurztraminer Fronholz 2014 et Pinot Noir Fronholz 2014, à la trame d'une belle mondeuse et granuleuse comme j'aime.    

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Irma et Adolphe Ostertag, première génération du domaine

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André et Arthur Ostertag, deuxième et génération poussante

 

Le Zellberg


Sève montante du matin
Vivace comme une eau claire

Grands corps immobile
Traversé par le soleil levant

Docile comme l'argile
Humble comme l'humus 

 Chapelle de chair claire
Ardente comme une prière

Refuge du méditant
Déployant ses ailes en silence

Imperturbable comme les racines
D'une montagne plus haute que le ciel


La montagne de l'Hermitage, fut un lieu de retraite pour les moines cisterciens de l'abbaye de Baumgarten. Levant vers l'est, soleil du matin précoce. Mélange d'argile, de calcaire et de grès, sol profond et riche, le mélange des 3 donne un sol étonnamment orangé. Planté auparavant de sylvaner, c'est désormais le pinot gris s'y plaît. 

Vin dégusté pour l'occasion : Pinot Gris Zellberg 2014

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Moments de vie chantés par Edwige Bourdy, soprano au large sourire pétillant. Sa voie raisonne dans les vignes et montre aux visiteurs venus du monde entier (pas moins de ... nationalités pour l'occasion) les facettes de la France qui sait vivre et festoyer. Accompagnée par l'accordéoniste Michel Glasko, ils forment un duo joyeux et réjouissant et les derniers nuages qui menaçaient sur cette journée s'effacent peu à peu. L'orage et la pluie prévus laissent place à un soleil chaud et perçant.

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Casse croute de compète !



Le Heissenberg


Muraille sud du royaume
Abrupte comme le granit de la soif

Gloire du soleil à son zénith
Bouillonnant d'écume gréseuse

Expansive comme la chaleur
Au coeur du principe d'incertitude

Brûlante comme la chair
Amarrée au ventre du désir

Astre solaire flamboyant
A l'indécente incandescence

Pulpe gourmande et feroce
Âpre comme une fleur de rocaille

Heissenberg pour Montagne chaude. Rayonnant de soleil, chaud et calorique, cette parcelle au confluent du grès (la terre est rouge par endroit) et du granit forme en quelque sorte une muraille avant d'arriver au Muenchberg par le sud.  Du fait de son exposition, les vins sont solaires et puissants. Le travail du vigneron consiste à faire plonger les racines des vignes pour aller chercher l'eau le plus bas possible, afin d'équilibrer les acidités. 

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Hubert Mathis, le chef de culture du domaine

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Vin dégusté : Riesling Heissenberg 2014. Puissant et riche, mais parfaitement équilibré, ce riesling se pare d'une belle minéralité tonique.

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Le Muenchberg


Il y a ce lieu suspendu aux racines du ciel

A l'abri de la fureur et du bruit

Il y a ce lieu paisible comme un verger
Et tranquille comme un troupeau repu

Il y a ce lieu confortable comme une mère fertile
Où le ciel vient épouser la terre

Il y a ce théâtre de l'équilibre de l'âme
où brûle le feu souterrain et brille l'étoile de cristal

Il y a ce lieu unique et majestueux
Qu'un seul regard suffit à faire tenir entièrement dans nos coeurs

 

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La patience est toujours récompensée, le Muenchberg est en vue 

Quand vous arrivez au Muenchberg (montagne des moines) depuis le Heissenberg par le seul chemin pratiquable à pied, vous êtes loin d'imaginer ce qui vous allez trouver. En gagnant la partie haute du Muenchberg, le paysage change complètement. La vue est plongeante. Un arrêt auprès de la "reine mère", partie la plus ancienne du Grand Cru (80 ans) plantée de 11000 pieds de riesling à l'hectare permet de relativiser et de prendre un peu de recul sur le trajet que nous venons d'effectuer. Non pas que l'effort depuis le matin soit intense, mais cet amphithéâtre exposé plein sud vous aggripe. Grès et résidus volcaniques composent ce sol peu profond, où la roche mère est proche. La vache, c'est beau ! 

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La randonnée se termine sous un soleil de plomb, après avoir fait le tour du Muenchberg. Nous regagnons le point de départ à pied avec mes amis, comme pour mieux profiter encore une fois de l'énergie et de la magie des lieux. L'Alsace est décidément une terre que j'adore. Ces lieux ne sont pas sans me rappeler les balades faites avec ma grand-mère et mes parents, lorsque j'étais enfant. 

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Une petite douche et c'est reparti. La nuit promet d'être longue... Le domaine a mis les petits plats dans les grands. Pour débuter, la soirée commence tout d'abord par un atelier vins et chocolat, animé par le fantasque créateur et chocolatier Christophe Meyer de la
maison Christian à Strasbourg.

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Un atelier qui nous a permet de comprendre et de découvrir qu'il n'y a pas que les vins mutés pour accompagner un morceau de chocolat, mais qu'un vin sec assez jeune, de type Riesling, joue parfaitement l'accord avec un chocolat de noble origine. 

Christine Colin, l'épouse femme d'André, nous gratifie de gravures crées pour cette occasion spéciale. C'est Noël avant l'heure !

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La roulotte four à tartes flambées de Thomas Wirth fume depuis un bon moment. Les premières flammekueche sortent et lancent parfaitement le versant culinaire de cette journée. Celui qui tenait auparavant un restaurant "flamms" comme on dit dans le coin, a repris du service derrière les fourneaux pour l'occasion. Un bonheur simple et craquant, que même Adolphe Ostertag ne boude pas.

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C'est le moment de présenter tous les acteurs du domaine, sans qui il ne serait probablement pas ce qu'il est aujourd'hui. Une équipe n'est rien sans individualités : à la baguette on retrouve André Ostertag bien évidement, mais il y a toutes celles et ceux qui cravachent au quotidien, connus, moins connus, dans les vignes, toutes ces petites mains. Ici, il n'y a pas d'ouvriers, il n'y a que des collaborateurs. Et à y regarder de plus près, ça ressemble plus à une famille qu'à une équipe...  

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Thierry Schwartz du Bistro des Saveurs et son équipe s'activent autour des barbecues pour préparer 2 plats : une échine de cochon fermier et pommes vendangeurs (cuites au vin rouge) et surtout, un incroyable veau fermier cuit en terre du "Gitzelbrunnen" et asperges grillées. Le dernier plat est très gouteux, une tuerie qui me verra me resservir, d'autant qu'il y a des asperges sauvages ! 

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Fromages, puis nous retrouvons le chocolatier Christophe Meyer pour l'ultime étape culinaire, celle des desserts. Des vins, beaucoup de vins, ils coulent à flot pour notre plus grand plaisir : nous remontons le temps vers les débuts du domaine à coup de grands contenants et de cuvées parfois anecdotiques ou mythiques, en témoignent un certain "Fronholz sauvé de la grêle" ou encore un jéroboam de Muenchberg Vieilles Vignes 1992. Puis tant d'autres lors de cette nuit, où les standards musicaux des années 80 mettent une joyeuse ambiance.

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Boris Kachelhoffer présente un jéroboam de Muenchberg VV 1992

 

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Un grand, grand, grand merci à tous, collaborateurs, conjoints, amis et tous ceux qui ont oeuvrés à cette merveilleuse journée... Un merci tout particulier à André. Vivement dans 50 ans !

30bPhoto François Nussbaumer   

 

 

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30 décembre 2015

Passage au domaine Paul Janin et fils

Revenons à nos moutons, après quelques égarements et comptes-rendus qui ne traitaient pas de notre WE en Beaujolais dans les vignes.

Après une belle et riche matinée chez Jean-Louis Dutraive, puis quelques forces reprises dans notre gite situé à Quincié en Beaujolais, nous partons direction Romanèche-Thorins au domaine Paul Janin et fils, où nous sommes reçu par Eric Janin. Eric est la 3 ème génération à oeuvrer sur le domaine. Ce sont les rencontres avec Lalou Bize-Leroy en Bourgogne mais plus encore avec Marc Guillemot du domaine Guillemot-Michel à Mâcon qui ont marqué sa vie de vigneron. 

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Eric travaille les sols des 9 hectares qui regroupent 2 appellations : 1,5 hectares de Beaujolais Villages (dont 0,6 ha de blanc) et 7,5 ha de Moulin à Vent, dont l'emblématique Clos du Tremblay, parcelle emblématique achetée par son grand-père dans les années 30. 

Bac oeno passé et obtenu à Beaune, il décide après quelques années passées à comprendre et travailler en doublon avec ses parents, de prendre un peu d'indépendance et de travailler les sols des vignes, qui sont pour la plupart (hors blanc) âgées. 
Il songe fortement à passer en agriculture biologique, là où pour le moment, il s'applique à traiter de façon raisonnée. Son adage est que "la raffle sur le gamay, on n'a pas trouvé mieux, cela donne de la garde et du vieillissement". Mais quoi qu'il arrive, "rien n'est chaptalisé".
Pour le Beaujolais Village et les Moulin à Vent, il n'y a aucune différence pour les macérations : elles sont carboniques. 

Bon assez discuté, on passe à la dégustation des 2013, qui sont encore à la vente. 2013 a été humide jusqu'à mi-juillet. Puis l'été s'est installé durablement avec des conditions idéales lors des vendanges qui ont commencé le 1er octobre.

Beaujolais Villages 2013
Sols sablonneux peu profonds
Le vin est encore un peu sur la retenue, comme comprimé. Peu de fruit pour l'instant. A revoir

Moulin à Vent, Les Vignes du Tremblay 2013 
4,5 ha de vignes agées de 20 à 80 ans. Sols argilo-sablo-limoneux. Elevage 8 mois en foudre
Nez puissant, beaucoup de fruit avec en bouche un fruit mur et généreux. Amertume finale un peu excessive

Moulin à Vent, le Clos du Tremblay 2013
2 ha de vieilles vignes de 80 à 100 ans qui donnent des rendements de l'ordre de 21 à 24 hl/ha. Il s'agit d'un groupement de parcelles délimitées par des chemins communaux et des haies arbustives. Vignes achetées par le grand-père d'Eric Janin en 1933 et 1937. Sols sablo-limoneux. Elevage 10 mois en foudre
On gagne indéniablement en structure et en maturité : le vin est plus puissant, avec des tannins plus présents et une amertume noble. Le vin s'impose de lui même, comme évident. Fort joli vin, qu'il conviendra de garder quelques années avant de l'ouvrir

Beaujolais blanc 2013
Le domaine produit aussi 63 ares de chardonnay plantés en 2006 et qui a donné naissance à son premier millésime 2 ans plus tard. Elevage en fûts de 10 ans, 27 hl/ha. 
Vin très parfumé, avec des notes muscatées. Puissant en bouche, il sait néanmoins se montrer agréable par son acidité assez élevée. Bien


EJ

 

Merci à Eric Janin pour son accueil. Nous devions faire un tour dans les vignes, mais des trombes d'eau ont dû nous faire réviser notre programme.

La dégustation était intéressante. Mais la vendange entière pratiquée habituellement sur les rouges ainsi que le millésime 2013, certainement moins avenant et docile que 2014 par exemple, donnent des vins plus compliqués à aborder dans leur jeunesse. Le principe de la vendange entière étant de donner de la longévité et de la matière aux vins, nous nous ferons un plaisir de pouvoir les ouvrir de nouveau dans quelques années. 

 

Domaine Paul Janin & fils
La Chanilière
71570 Romanèche-Thorins
+33 3 85 35 52 80
http://www.domaine-paul-janin.fr
contact@domaine-paul-janin.fr

 

20 décembre 2015

Ermitage de Pic St Loup, cuvée Guilhem Gaucelm

C'était la bouteille du mois d'octobre sur le forum LPV. Chacun avait un mois pour ouvrir, déguster puis donner le commentaire de désutation de la cuvée phare du domaine de l'Ermitage de Pic St Loup : Guilhem Gaucelm. 

Voici une présentation du domaine et de la cuvée puis les comptes rendus. 

Un GRAND merci à Pierre Ravaille, l'un des 3 propriétaires du domaine, avec lequel j'ai passé pas loin d'une heure au téléphone !

 

 


 


Présentation du domaine

Origine et histoire 

Le domaine de l’Ermitage de Pic St Loup est situé à St Mathieu de Tréviers dans l’Hérault, à 25 km au nord de Montpellier. Les vignes qui sont situées sur l’ancien couvent du château de Monferrand, sont désormais en appellation Pic Saint Loup. La construction du château remonte au 12ème siècle. En 1186, le premier fermier du domaine Guilhem Gaucelm, reçu les terres en fermage. 

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Le château de Monteferrand 


  
Au début du siècle dernier dans la région et jusqu’au début des années 80, les rendements étaient très élevés. Il était monnaie courante d’atteindre 300 voire 400 hl/hectares, en particulier près du littoral. Le cépage, responsable de produire de tels rendements se nommait Aramon.
Sur ce qui est désormais en appellation Pic St Loup, soit un peu plus dans les terres, les rendements étaient moindres, aux alentours de 80 hl/ha. Il fallait alors diversifier l’activé et faire autre chose que de la vigne pour pouvoir vivre : l’élevage de moutons par exemple, permettait de compléter les revenus des familles. En 1983, alors qu’il vend le fruit de son travail à la coopérative, le père Ravaille décide d’arrêter l’élevage des ovins et commence à planter du grenache. Il a été également l’un des premiers dans la région à planter de la syrah.

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Le fameux Pic St Loup

Avec l’émergence des vins de Pic St Loup, les 3 frères Ravaille (Xavier, Pierre et Jean-Marc) décident de quitter la coopérative et de vinifier sur le domaine. Nous sommes en 1991.
Les 3 premières années sont consacrées à l’étude des terroirs : tout est vinifié ensemble et il n’est fait qu’une seule cuvée. A la fin des vinifications, lorsqu’on ajoutait la cuve de Guilhem Gaucelm, il se passait quelque chose : c’était toujours meilleur. Nous avons donc décidé de l’isoler et de créer la cuvée phare du domaine.


Vous êtes 3 frères à oeuvrer. Quel est le rôle de chacun ?

Jean-Marc l’ainé s’occupe de la comptabilité et de la gestion, Xavier le plus jeune s’occupe des vignes et moi Pierre, je m’occupe de la vinification et des travaux de la cave. La partie commerce est assurée par Jean-Marc et moi-même. Nous ne pouvons pas tout faire tous les 3 : 9 mois de l’année, 10 saisonniers sont employés pour tout ce qui concerne les travaux manuels.


Méthode de culture

Le domaine applique le concept de la biodynamie depuis 1999. Le label a été attribué un an, mais en raison des contraintes et des trop nombreux contrôles, nous avons arrêté de demander la certification. Un contrôle au niveau analytique nous permettrait de ne pas perdre de temps, car tous les 2 mois, il fallait consacrer une journée de travail pour répondre au suivi du label. La certification en agriculture biologique par contre, est toujours active.
Les sols de Guilhem Gaucelm sont des galets roulés et argiles blanches. Les vignes sont bien évidement travaillées

 

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Vinification, rendement, sol/sous-sol, assemblage...

La cuvée existe depuis le millésime 1995. L’assemblage varie chaque année, en fonction des rendements de chaque cépage. A titre d’exemple, 2012 comporte 70 % de grenache et 30 % de syrah, 2011 (50/50) et 2010 60/40.
Suivant les années, il est produit entre 4000 et 4500 bouteilles de Guilhem Gaucelm, sur les 2 hectares consacrés à cette cuvée. La vendange est faite en même temps, sans notion de cépage. 

 

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Le chai à foudres (Grenier ou Stockinger)

L’élevage évolue suivant les matières. Jusqu’en 2009, il se faisait essentiellement en barriques neuves la première année puis en barriques plus ancienne la seconde. Depuis 2010, l’élevage se fait uniquement en foudre (de 15 et 30 hl), durant tout l’élevage.
Afin de capter l’aromatique et de préserver le fruit, la vendange n’est pas sulfitée. La notion de terroir s’exprime grâce à une vinification sans soufre les meilleures années, ou de façon quasi inexistante. Dès les vinifications terminées, on s’autorise à sulfiter, mais de manière très modérée (entre 15 et 20 mg en soufre libre) ce qui a pour effet de stabiliser le vin. Ce sont les bourguignons qui m’ont appris à travailler de la sorte, avec le but de retrouver un peu d’acidité volatile. Cette dernière n’est pas négative, si et seulement si elle est maîtrisée.
Pour Guilhem Gaucelm, il n’y a qu’une seule mise en bouteille.

 

Des changements à venir sur cette cuvée ?

On ne peut pas dire que nous sommes arrivés à ce que nous voulions. Sans objectifs, on ne fait plus rien. Reprenons par exemple le millésime 2010, où nous avons décidé de modifier l’élevage en passant en foudre. Certaines vignes de la cuvée Ste Agnès sont désormais matures : il est possible qu’on les intègre dans Guilhem Gaucelm. Mais ce qu’on souhaite, c’est gagner d’avantage en finesse

 

Et le millésime 2015 dans tout ça ?

Ahhhh, 2015, nous sommes super contents, mais on a eu peur ! Millésime de vignerons. Très compliqué, mais à l’arrivée, ça donne de belles choses. Les vendanges ont débutées juste après le 15 août. Les blancs ont été terminés le 25. On n’a pas les équilibres de 2013 et 2014 (pH à 3.30 VS 3.40 pour 2015) mais ils sont superbes. Le 26 aout, nous avons attaqué les rouges avec les vignes de Guilhem Gaucelm, le tout sans pluie. Puis les grosses pluies sont arrivées : la moitié des mourvèdres ainsi qu’un quart des carignans sont partis en Vin de Pays ou en vrac.

 


Ermitage de Pic St Loup
Rue Cami Lou Castellas
34270 St Mathieu de Tréviers
+33 4 67 54 24 68
ermitagepic@free.fr
Site internet

 


 

La dégustation

 

Quelques chiffres 
- 7 millésimes dégustés (2012, 2011, 2010, 2009, 2008, 2007, 1999)
- 28 bouteilles différentes ouvertes (2012 x 6, 2011 x 12, 2010 x 5, 2009 x 1, 2008 x 1, 2007 x 1, 1999 x 1)
- 31 dégustateurs (Mafaloumi, Whogshrog43, Sideway, Tuuka, Psylo, Jérôme Perez, Luc Javaux, Olivier Mottard, mgtusi, Enzo d’aviolo, Oyaji-sama, MB, mkb, Ange Gabriel, EL, Icna, A Poitou, Oliv’yeah, Frisette, Chris d’U, Scratchero, Oliv, Denaire, Marc C, Scotty le corsaire, jpfre, Trainfr, La vie est une fête, Vougeot, FGSuperfred et Gildas
- 55 commentaires de dégustation (les commentaires non séparés d'un saut de ligne correspondent à la même bouteille dégustée)

 


2012

Mafaloumi
Dégustée lors d'une soirée avec le vigneron Un régal ! 
J'y retrouve ce que j'aime dans ce domaine : beaucoup de fraîcheur, de précision, de fruits frais (voire agrumes) et d'épices au sein d'une matière charnue et bien évidemment pas tout à fait "relâchée". 
Cela se boit très bien actuellement si l'on est amateur de vins jeunes et plutôt tendus. 

WhogShrog
Carafé 3 heures. Un nez expressif et net bien qu'un peu monolithique sur les fruits noirs, la cerise noir (+), le jus de raisin frais et les épices à tout va. Ca envoie mais c'est un peu "lassant".
En bouche c'est ample, large, très mur et plein en attaque et au centre de cette plénitude c'est une colonne vertébrale dotée d'une belle acidité qui tire le fin, lui donne sa structure et l'amène sur sa finale où intervient une fine amertume accompagné par le festival d'épices du nez.
L'équilibre est beau mais ça reste un peu massif malgré la belle acidité...besoin donc de s'affiner un peu en cave bien que le plaisir est déjà là : 16,5/20

Tuukka
Nez complexe sur des fruits rouges (groseille ?) noirs (myrtille ?), d'épices douces, touche fumée. Bouche avec une jolie petite acidité et encore un chouille puissante. Mais pas d'amers. Jolie bouche type velours. Retro sur quelques agrumes et épices.  Long en bouche. Après quelques jours les arômes changent et tournent vers la figue séchée, des touches de tabac blond, et toujours quelques épices douces. Fraîcheur, vivacité toujours présente et agréable.  Reste toujours assez puissant mais sans excès de tannins ni alcool/chaleur, ce qui rend le vin déjà très abordable, presque gourmand. Des touches iodées (olive/anchois) apparaissent. Complexe à souhait même si on devine que c'est encore un peu jeune. J'aime beaucoup la complexité et son équilibre. TB (16)

Psylo
Bu avec des amis. A l'ouverture le nez n'est pas du tout expressif. Je passe en carafe et après 3h le nez s'est ouvert avec des notes de prune, de poivre et un côté gênant sur le dissolvant. En bouche c'est déviant avec ces notes de vernis trop prononcées et une acidité trop haute. Vraiment dommage

Jérôme Perez
Robe très dense, noire violacée, presque opaque. Nez sur un début d'évolution sur l'olive, de la fraise également, des notes d'agrumes. Bouche de grand volume qui demande encore à se mettre en place - léger creux en milieu - mais c'est tellement intense de part et d'autres qu'on ne peut trop retenir cette remarque. Cela oscille entre gourmandise du fruit et vivacité. Petits tanins serrés en finale. Belle longueur.
Un très bon à excellent vin mais qui donne le sentiment qu'il lui faut du temps encore pour être à son optimum. Beaucoup de caractère. 

Sideway
Epaulé le matin pour le soir. Robe d'une belle densité sans opacité. Nez très ouvert, épanoui : cerise noire, charnue. Mais surtout, la tapenade, l'anchoïade très salin donc. On perçoit également une légère note cacaotée, poudrée. Il y a également une grande fraîcheur qui jaillit du verre. Aucune note d'élevage n'est perceptible. 
La bouche est savoureuse, bien structurée, sur une matière sans faille. Le vin est à la fois pimpant, juteux, mais également étoffé. On a un fruit savoureux doublé d'une certaine complexité, notamment cette empreinte saline très présente. 
Le vin est d'une belle longueur. On a un très beau fond de verre envoûtant sur le thé noir. A J+1 le vin n'a pas bougé. 
Au final on a affaire à un vin qui offre beaucoup de plaisir sur ce millésime. J'ai beaucoup aimé. 

 

Bouchon1

 

 

2011

Luc Javaux
CDR-LPV Belgique. Robe intense aux reflets violets. Au nez, le fruité est souligné par une pointe de volatile, épices, touche de verdeur (rafle ? ). En bouche, l'acidité est dominante et confirme le côté volatile. C'est strict et apporte peu de plaisir. J'espère qu'il s'agit d'une bouteille défectueuse. 11/20
Olivier Mottard 
CDR-Belgique. Robe plus évoluée. Nez végétal, un peu de fruit. Bouche assez stricte et dominée par l'acodité. La dégustation est assez difficile car elle offre peu de plaisir. J'spère qu'il s'agit d'un problème de bouteille. 11/20

Olivier Mottard
Joueur de nature, et ne voulant pas en rester là, j'ai remonté hier soir la même cuvée issue cette fois de ma cave. Alors que toutes les bouteilles ont été ouvertes à 17h30 pour la dégustation à partir de 20h00, je n'avais pas cette possibilité. J'ai donc opéré un carafage d'une demi-heure. Ma chère et tendre va le déguster à l'aveugle et ce CR est donc notre ressenti commun. Rob brillante avec quelques traces d'évolution sur le disque. Immédiatement (et déjà présent à l'ouverture de la bouteille avant carafage) se déploie un nez franc et net sur un fruit frais type cerise griotte qui s'accompagne d'une palette d'arômes épicés, de terre aussi. C'est plutôt engageant. En bouche, le vin propose une attaque assez riche avec une suite très équilibrée. Le corps est élancé maus pas au détriment de la structure, soutenun par un tanin fin et une acidité parfaitement intégrée. l'ensemble est gourmand et savoureux, expressif et bien plus accessible que la bouteille dégustée lors de notre session du CRD-LPV Belgique. Nou ne notons aucune verdeur ni aucun coté strict. Un vin au final long à très long avec un retour fruité et épicé. Bref, un échantillon qui ne ressemble en rien à celui dégusté précédement. 

MGtusi
Bouteille bue ce soir sur un korean barbecue (entrecôte de bœuf tranchée en lamelle, marinée avec soja, poireaux et huile de sésame). 
Ouverture 5 h avant dégustation vers 17-18°*
Joli nez ouvert sur l'orange amère et l'olive ; superbe bouche profonde aux tannins civilisés. Belle finale traçante. Très joli vin pour moi !

Enzo
Superbe nez de mûre, de myrtille, de réglisse. C'est pur, ouvert, complexe, avec un second nez sur le zan, le cacao, vanillé, la cerise noire, le Figolu. Le lendemain des notes de coulis de framboise s'ajoute à ce kaléidoscope olfactif. 
La bouche est riche, dense, pleine mais élancée et parfaitement équilibrée par une acidité bien présente. C'est à la fois de gros volume mais aussi ultra gourmand, juteux, d'une grande fraicheur grâce à un peu de volatile. Les tannins sont suaves, ils le seront encore plus le lendemain, le vin faisant preuve d'une formidable énergie en plus de cette gourmandise et cette richesse, le tout avec une finale persistante, épicée, sur les fruits noirs et des notes balsamiques, puis de tabac le lendemain. Magnifique vin. Très Bien +/Excellent.

Oyaji-sama
Pas à l'aveugle pour moi puisqu'il s'agit de mon apport, la bouteille a été ouverte et épaulée 24h a l'avance. Nez sur les fruits rouges et les fruits noirs murs avec des notes poivrées. 
La bouche est large et agréable avec un toucher soyeux malheureusement la longueur est gâchée par une pointe alcooleuse qui déséquilibre le vin. 
L'effet de séquence au cours de cette soirée 1er cru de Bourgogne lui aura été vraiment néfaste

MB
Hmm! Hmmm! Comment dire ? Je commencerai donc par dire qu'il s'agissait du troisième pirate de la soirée. Ca envoie, c'est sûr ! Il y a de la puissance, ça on ne peut pas passer à côté ! C'est aussi légèrement alcooleux et acide. Mais tout ça ne donne rien de bon, surtout dans une soirée Bourgogne. Peut-être que dans 20 ans la charge de bulldozer aura cessé ? RESTER A L'ECART.
MKB
Au nez, ce qui frappe c’est le côté sudiste, qui me fait anticiper une sucrosité sensible. La bouche est massive, ample, et longue. Je suis vraiment partagé : je ne prends pas de plaisir, et pourtant je lui trouve des qualités (plus équilibré que ce qu’annonce le nez, longueur, tannins soyeux…). L’étiquette découverte, je comprends que l’effet séquence a dû jouer à plein, car j’apprécie mieux le vin… Du coup impossible d’évaluer ce vin pour moi. Ouverte la veille
Ange Gabriel
Superbe nez, opulent sur le cassis, le fer, un côté musc aussi. ça me fait penser au cépage Alicante. Tout le monde identifie le pirate, sans trop de difficultés... La bouche est dotée d'une très belle matière et d'un fruit exubérant, les tanins sont présents mais pas accrocheurs, il y a de la classe dans ce vin, même si c'est encore sans doute un peu jeune. Pour le coup, même si le contraste est saisissant avec notre thématique, je trouve les commentaires un peu sévères sur ce vin. Pour moi c'est EXCELLENT (-) 

EL
Ouvert et dégusté sans préparation préalable, à l’aveugle
Robe rouge amarante foncée. Nez très iodé frais d'anchois et de fruits rouges. Attaque en bouche fruitée ample complexe très équilibrée entre vivacité et fraicheur
Finale vive sur l'orange sanguine une belle amertume élégante même si les tanins sont un peu secs
Cette critique disparaitra à l'aération le nez prenant un coté jasmin floral et la bouche un coté juteux
Icna
Le nez est sur les fruits noirs, c'est iodé sur les anchois et un petit côté légume. Ca s'ouvre sur des fruits rouges acidulés et un aspect floral. Ça évolue ensuite sur le yaourt aux fruits noirs et un coté plus sudiste.
La bouche est sur les fruits rouges, l'orange sanguine et un petit trait de vert. Les tanins sont un peu durs, il y a une belle tension et une belle longueur. Dans un premier temps ça manque d'un peu de gourmandise à cause de la dureté des tanins mais à l'aération ça s'équilibre en s'arrondissant. Il y a un air de grange des pères mais je lui trouve un manque de suavité pour en être une.
Alexis (APoitou)
La cerise, la framboise et de jolies notes d’anchois complètent une belle dominante d’orange sanguine enlève ce premier nez.  La bouteille vient d’être ouverte et l’évocation première est celle d’un Grange des pères. 
La bouche rappelle le peu de temps qui est accordée  à cette bouteille pour qu’elle s’exprime, et ce sont des tanins un peu fermes, bien qu’élégants, qui signent les premières gorgées. 
L’évidence d’être en présence d’une belle bouteille (l’évocation des vins de Laurent Vaillé en est, pour des PACA à tout le moins, la preuve) comme l’objectif de contribuer à la bouteille commune d’LPV, nous invite à donner un peu de temps à nos verres pour que se combinent harmonieusement l’air iodé de l’Estaque et leur contenu. 
C’est visiblement ce qu’il leur fallait. En prenant quelques degrés (et oui, l’Estaque en Octobre c’est T-Shirt sur la terrasse ;-) ) le vin évoque plus précisément de jolies notes d’épices douces, entre cannelle et cumin, de laurier. 
Le fruité se fait plus rond aussi. Fraise et framboise s’accouplent avec le chocolat noir et sont soulignés de notes de mines de crayon, alors que les tanins, bien que toujours présent, s’assouplissent et donnent au jus une structure fort plaisante tout en nous éloignant définitivement d’une Grange. 
Une bien belle bouteille qui pour moi est à attendre. 
Glou glou. 
Olivier (oliv’yeah)
Le nez est sur les fruits rouges, la fraise, puis le pruneau. Il y a un côté iodé, du cuir de l’orange sanguine. Cette bouteille est juste ouverte, et le vin a un nez qui évolue avec l’aération. C’est complexe et expressif !
En bouche il y a de la matière, de la mâche. C’est rond et ample, avec une pointe d’amertume. L’aromatique de la bouche est en retrait comparé au nez, mais l’aération amère de la fraise et des agrumes tels que l’orange sanguine et le pamplemousse, des épices. Le toucher est très suave et la longueur très belle. Avec un peu plus d’âge et d’aération ce sera une superbe bouteille !!!

Frisette
Guilhem Gaucelm 2011 de l'Ermitage du Pic Saint Loup.
"Carafage 2 heures. La robe est très foncée, violine à reflets rubis. Le nez est tout de suite porté sur les agrumes et les épices thym, clou de girofle). En bouche,  on retrouve une grosse acidité, qui se marie parfaitement bien avec une grande matière, ample, longue et velouté, très enrobante, en partie à cause d'une sucrosité assez imposante. L'arômatique est riche, plutôt sucrailleuse,  sur les agrumes, les fruits rouges, les épices (thym, clou de girofle, léger poivré, le laurier): extrêmement complexe.  Les tannins peuvent encore se fondre mais ils restent cependant assez fins et délicats, sans doute assagis par l'aération. Ce vin, de par son acidité et sa matière n'est pas lourd du tout. Il est d'une grande longueur, sa finale sait conserver de la fraîcheur, grâce à ce côté épicé. Il est d'une buvabilité, d'une gourmandise et d'une digestibilité hors norme, il est encore une fois Excellent (17 / 20). A noter qu'elle passait après un magnum de Clos des Grives 2010 en Crozes Hermitage du Domaine Combier, et qu'elle n'a pas fait un pli!!!

Chris d’U 
Bouteille dégustée lors de la soirée LPV Leman d'Octobre 2015 sur un civet de biche et en parallèle de la cuvée l'Enclos 2011 du domaine La Terrasse d'Elise
Nez typé jeune grenache qui évolue à l'aération vers des notes poivrées. La bouche est acidulée, fruitée, gouleyante, à ce moment c'est incrachable, on comprend l'analogie faite par certains avec des Rhône Nord voire des bourgognes. Pour l'instant c'est le sans faute, superbe vin ! Ça se gâte un peu sur le plat (civet de biche avec une sauce un peu crémée me semble-t-il qui convient mieux à l'autre vin) comme s'il manquait de puissance; la structure se délite un peu et le caractère acide prend le dessus d'autant que le concurrent du jour prend son envol. A revoir sur un plat de viande rouge mais c'est une belle expérience quand même

Scratchero
Je précise que je n'étais pas à l'aveugle car j'avais fait le programme de la soirée. Le nez m'a semblé assez animal, mais pas dans le sens péjoratif, avec une fraîcheur que je qualifierais de méditerranéenne (cèdre, eucalyptus, peut-être même lavande). Ça me fait tout de suite penser à une belle jeune Syrah. Je repère aussi une belle rondeur sur les fruits rouges bien mûrs.
La bouche est assez massive mais sans excès, et assez fidèle au nez. Belle richesse, tempérée par cette fraîcheur toujours (presque trop) présente. Il reste gourmand et donne envie de se resservir. L'ensemble est très agréable à boire, avec une palette aromatique assez variée (cuir, poivre, fruits rouges), même si pour faire le difficile j'ai ressenti l'impression qu'il n'est peut-être pas encore tout à fait en place.
Malgré mes maigres connaissances, il y a de bonnes chances qu'à l'aveugle je me sois orienté vers un vin de cette région voire appellation (c'est facile à dire quand on sait ce qu'on boit...). Le nez notamment, mélange de richesse et de fraîcheur, est assez caractéristique de ce que j'ai pu boire dans les vins du Pic. Je trouve ce vin assez typique de ce qu'on peut y trouver, mais dans le très haut du panier. C'est un vrai plaisir à boire, mais probablement que dans quelques temps il deviendra vraiment irrésistible.

Gildas
Nez d’emblée sur l’alcool, avec une volatile présente, des notes de fruits noirs, qui ne semble pas en place. Avec un passage en carafe, la volatile se renforce et propose désormais des notes de terre. Bouche acidulée, vernis, avec un touché de bouche un peu dur. La finale se décharne au fur et à mesure de la soirée. Absolument rien à voir avec la formidable bouteille du même millésime bue il y a un an. A revoir 

Vougeot 
LPV Haute-Normandie « Languedoc ». Floral. Epicé. Lierre. Poivre. Du jus ! Acidité de bel aloi. J’ai bien aimé, sans toutefois tomber sous le charme
FGSuperfred
Nez sur le vernis, les fruits noirs, de la volatile aussi. La bouche est ample, superbement équilibrée, juteuse à souhaits et fait plein de promesses pour l'avenir, manque peut-être d'un chouille de fraicheur mais ça se boit drôlement bien en ce moment, très belle longueur. Une belle bouteille qui demande à s'affiner car en l'état on peut lui reprocher de manquer de caractère 
Gildas 
Autre bouteille de ce même millésime 2011, dans le cadre d’une dégustation LPV Haute-Normandie orientée Languedoc. Bue en parallèle du millésime 2010. Très beau nez complexe sur la violette, les herbes aromatiques, le thym particulièrement. L’ensemble est caressant et arbore un profile sanguin et des notes d’orange douce. Très belle bouteille.

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La cave à barriques

 


2010

Oliv
Robe grenat sombre. 
Beau nez généreux et pur, d'une grande gourmandise de fruit, sur le coulis de fruits noirs, des notes cacaotées et épicées très classe. 
Bouche juteuse à l'attaque charnue et d'une densité parfaitement maitrisée par une acidité structurelle très bien intégrée. 
L'ensemble est plein de fond, d'une grande présence et rythme, sur des goûts de mûre et de myrtille assez délicieux. 
Finale puissante aux beaux tanins enrobés, d'une très belle persistance. 
Un vin déjà parfaitement accessible mais qui peut être attendu avec sérénité. 
Très bon ! Et bel accord avec l'agneau ! 
Denaire
Le nez est très joli dès l’ouverture, sur les épices douces, les fruits noirs, le pamplemousse, une touche de grillé et d’herbes aromatiques. Très agréable, assez complexe déjà.
C’est en bouche qu’il convainc totalement : l’attaque montre une belle matière, veloutée, avec des tannins particulièrement fins, soyeux, et une douce acidité qui lui donne un équilibre irréprochable. Le vin possède également un côté salin remarquable, rarement ressenti à ce point dans un vin de la région, hormis avec la Grange des pères. Les arômes d’orange sanguine (++), de pamplemousse, d’olive noire se distinguent. Très belle longueur.
Superbe vin, compromis réussi entre puissance et finesse, avec une qualité de tanins superlative, et une belle fraîcheur.
Très bien++
Marc C
Nez sur l'olive noire, les épices et les fruits rouges (framboise). Bu à l'aveugle, j'étais sur une Syrah. 
La bouche est puissante, avec de la densité, tout en étant bien tenue par une acidité bien intégrée. Les tanins sont de belle qualité avec un rendu soyeux. 
Finale d'une belle persistance sur un fruité gourmand 
Du plaisir sur ce vin qui m'a paru supérieur au 2011 grâce notamment à son surplus de matière

Scotty le Corsaire
Bu à l'aveugle lors de cette dégustation
Beau nez dense, bien ouvert et racé, avec de saveurs franches, de fruits noirs, d’olive, des nuances sanguines et lardées, mais toujours un beau fruité au premier plan. 
Bouche bien pleine, beaucoup de matière alliée à une sensation de menthol qui amène une fraîcheur notable. L’acidité semble élevée, le vin est plutôt long que large. La longueur est bonne. C'est un très bon vin, rien ne dépasse, mais pas vraiment d'émotion sur cette bouteille.

 

GG

 

 

Jpfr
En magnum. Le magnum a été carafé 2h. Bu dans dans des verres Mikasa universel
Je m'attendais à une robe plus profonde, le vin est bien brillant toujours sur des couleurs  jeunes (carmin plus que violine).
Au nez je suis surpris par la finesse du vin, par finesse j'entends plus le raffinement que la faiblesse. Nous avons quitté sur le fruit primaire pour aller sur quelque chose de plus complexe, un mélange de fruits noirs, de garrigue, d'élevage, c'est extrêmement raffiné.
En bouche c'est le coup de cœur, le vin est moins plein, moins glycériné qu'une GDP. Il est plus construit en longueur qu'en largeur. Toujours cette finesse et ce raffinement. Les tannins sont excrément fins et la longueur du vin est géniale. 
Nous étions 10 à table, tout le monde a adoré. Le magnum a été trop vite bu.
Ma note : 18. Il est impératif de garder cette bouteille encore  quelques années car le vin à tout pour faire un immense flacon d'ici 5 ans.

Vougeot
LPV Haute-Normandie « Languedoc » Délicat. Bien construit. Fin, incisif, acide. Je le préfère au 2011 
FGSuperfred
Nez sur le vernis, de la volatile, notes de menthol, du fruit rouge. La bouche est magnifique assez puissante, ample, riche, mais dotée d'une fraicheur certaine (plus que sur le 2011) , très bien équilibré, très très belle longueur. 
Un sacré flacon que j'aurais plaisir à recroiser d'ici 3/5 ans ! 
Gildas
On prend le 2011 bu en parallèle à l’occasion de LPV Haute-Normandie, et on accentue le tout. Je lui trouve d’avantage de fraicheur, de caractère et d’intensité. Très très belle bouteille, qui descend tout seul.

 

Afin de ne pas casser l’effet de séquence, j’ai volontairement laissé telle que la dégustation suivante organisée par LPV Lyon, consacrée à une verticale du domaine (2012/1999)

2012

Marc C

Joli nez : de l'olive, de la fumée, du fruit avec une légère volatile qui se marrie bien à l'ensemble 
La bouche déçoit en revanche : matière assez légère sur une sensation de sècheresse. 
Finale piquante avec de l'amertume. OK pour le nez, mais la bouche n'est pas vraiment mon truc 
Trainfr
bouche assez tendue, petite amertume très agréable, beau ressenti sur les agrumes 
C’est très agréable pour un premier vin, avec peut être un petit manque de matière, mais ça se boit tout seul
La Vie est une fête
Le nez est très marqué par le clou de girofle, la réglisse et la violette, avec une touche acétique pour moi. La bouche est assez fine, finissant sèche et un peu tombante, escorté par une acidité assez marquée (va t'elle se fondre ???)
Cette bouteille a divisée l'assemblée, certains ont apprécié, d'autres (dont je fais partie) moins
AB+


2011

Marc C
Nez intense, frais, très plaisant. Attaque ronde, de la densité avec des tanins bein enrobés 
Toujours ce piquant en final avec cette légère amertume
Nettement mieux que 12 grâce notamment à un supplément de matière mais moins séduit que lors de la précédente rencontre 
Trainfr
le nez est plus large, plus parfumé 
Un vin avec plus de matière que 2012, sur des arômes de mures de fruits noir 
Pour moi, pas de traces de vernis à ongles ou quoique ce soit de dérangeant 
La Vie est une fête
Le nez est plus changeant, passant de mutique a gourmand. Des notes d'encens et de lard pour les phases les plus causantes. En bouche, il y a plus de matière, la violette et la mure sont bien là
De moins en moins de fruit au fil des dernier mois sur cette bouteille, serait-elle en train de se refermer...
B


2010

Marc C
Légère réduction qui s'estompe à l'aération. Le nez est joli : fruits noirs, pointe végétale, puis agrumes. Bouche traçante, dense et puissante tout en préservant une belle harmonie 
Jolie finale sur une bonne persistance 
Très joli vin et mon préféré de la série! 
Trainfr
On change de dimension : nez très gourmand, large et profond, sur les oranges 
La bouche est large, polie, soyeuse. Le palais est tapissé… un vin tout en toucher de bouche…. Superbe 
La Vie est une fêteLà nous passons dans une autres catégorie. Le nez est un peu une synthèse des 2012 et 2011 (des notes de café apparaîtront en ayant volontairement oublier un fond de verre)
La bouche est plus soyeuse, plus équilibré , mais toujours d'une belle fraîcheur , on sent encore un fruit juteux, cassis, myrtille ...
TB

 

2009

Marc C
A nouveau un joli nez sur la gelée de fruits noirs, l'olive noire mais qui a tendance à chauffer avec le réchauffement du vin. L'attaque est tout en rondeur mais avec du délié et un équilibre satisfaisant. 
La finale est moins avenante à nouveau piquante et légèrement sèche. L'alcool se fait nettement sentir au réchauffement. 
Trainfr
Nez un peu plus viandé que les précédents, plus lourd et avec un peu d’alcool 
La bouche apporte un peu de végétal et d’amertume 
Le moins bien pour l’instant 
La Vie est une fête
Tout est un peu top much pour moi sur ce millésime. La puissance, l'alcool, un côté sucré, confituré qui ne me plait pas trop racoleur pour mes papilles.
AB

 

2008

Marc C
Nez sur la cendre froide. L'attaque est souple mais le milieu de bouche est nettement perturbé par une acidité excessive et dissociée. 
Finale à l'avenant, piquante acide et désagréable. Aucun plaisir avec ce vin pour ce qui me concerne 
Trainfr
Nez très gourmand 
La bouche est plus fondue, avec une belle fraicheur (j’ai marqué « presque trop » ???) 
Par contre, pour moi, un petit manque de matière… 
La Vie est une fête
A l’opposé pas assez de tout sur ce millésime sauf de bois et d'acidité. Le nez se rapprocherait du 2012 avec une odeur de sciure pour moi. En bouche, petit fruit rouge, groseille, framboise, mais une perception d'un boisé que la matière trop frêle aurait du mal à digérer 
AB-

 

2007

Marc C
Aromatique complexe : jus de viande, fruits noirs. C'est très joli! 
Très belle bouche également, on retrouve les qualités du 2010 avec un équilibre moins génial à mon goût. Finale de bonne persistance 
Joli vin, un cran en-dessous du 2010 à mon goût du fait de ses qualités de bouche inférieures. 
Trainfr
Nez rond, fruité très agréable.. on y revient sans cesse 
La bouche est riche, fruitée, avec une tres belle fraicheur et une grande longueur en bouche 
Excellent, avec un très bel équilibre, tant sur les parfum que sur le toucher de bouche 
La Vie est une fête
Un nez de côté rôtie, fruit noir ,violette, fumé, lardé , poivre. On sent qu'il y a du jus la dedans, encore du fruit, pas mal de fraîcheur. Je ressens tout de même un peu de bois, mais il y a tellement de matière que cela devrait se patiner (surtout quand on a goûté 1999, ça permet de se faire une idée de ce vin au vieillissement). Un petit air de 2010 (en plus boisé ...le domaine aurait-il levé le pied sur le bois au fil des années ?)
TB

 

1999

Marc C
Joli nez évolué le plus complexe de la série: très légèrement floral, fruit encore présent, des agrumes 
La bouche est satisfaisante sur une densité moyenne/légère. Les tannins sont légèrement accrocheurs. 
Finale correcte. Joli vin qui a bien vieilli même si la bouche est en deçà des promesses du nez. 
Trainfr
nez un peu plus floral, mais très expressif. La bouche est plus fine, plus subtile 
Quelqu’un ose même « ca pinote » !!!!  Un superbe équilibre, une belle finesse… Le vin a complètement évolué, tout en conservant les touchers de bouche et les saveurs de ses jeunes frères 
Excellent
La Vie est une fête
La robe est plus claire, avec quelques paillettes noires naviguant dans le verre a la teinte cuivrée ou tuilée. Le nez tire plus vers l'orange sanguine et la rose. Toujours une belle fraîcheur, un vin évolué mais aucunement fatigué , qui a peut-être perdu en longueur ce qu'il a pu gagner en raffinement , quelques beaux amers, et toujours cette belle fraîcheur caractéristique de ce que nous avons pu goûter ce soir.
TB+

Photos du domaine prises par Pierre Radmacher

8 décembre 2015

Calendrier de l'Avin 2015

C'est devenu la tradition de décembre : au même titre que mes enfants attendent les catalogues du gros barbu dès le mois de novembre, j'attends avec intérêt celui d'Eva, qui ouvre officiellement les candidatures pour ce calendrier de l'Avin. Telle la billetterie pour un concert de U2, les places sont chères et pourvues très rapidement. 
Cette année, elle m'a attribué le 8 ème jour de ce dernier mois de l'année, qui une fois encore fut riche de découvertes et de partages. Une chance que je guettais son annonce, j'aurai pu louper l'occasion de vous parler d'un vin et d'un petit jeune qui monte. 

Et me voilà donc parti à vous parler d'un jeune, Pierre Ménard. Néo vigneron, tout frais tout neuf revenu sur les terres de ses parents, il nous a livré une première partition, soyons honnête, de très haut vol ! Les parents sont coopérateurs. Mais Pierre Ménard identifie quelques vieilles vignes de chenin sur schiste plantées en 1920, qui selon lui sont dignes d'intérêt. Dès le millésime 2013, son premier, il s'engage vers une viticulture respectueuse de l'environnement, sans intrant chimique.

Les zamis Doc et LPViens pourraient en parler bien mieux que moi, certains se sont même rendus sur place.  

Place donc à...

Le Quart des Noëls, Anjou blanc 2013, Pierre Ménard vigneron à Faye d'Anjou (bouteille n°717/1030)
Robe dorée et brillante. Nez déjà bien ouvert, fumé, sur la poire et les épices, avec quelques notes de nougat, de massepain et de poivre. Pour tout dire, c'est assez classe. Bouche immédiate, tendue, qui sait proposer gourmandise et sérieux. Fin de bouche concentrée et salivante, sur les fruits blancs, dotée d'une petite amertume qui lui donne du peps.
Un jus bourré d'énergie, un élevage parfaitement intégré et au final, un immense plaisir dans le verre. Magnifique bouteille, en plein dans le mille, pile le type de vin que j'affectionne. 

Très à l'aise avec quelques tagliatelles maison et saint jacques de la baie de st Brieuc, mais également parfait seul. 

Merci à l'ami Fred pour la découverte de ce talent, qui mérite qu'on s'attarde au reste de sa production.

Incontestablement, c'est mon coup de coeur 2015 !

PM

Domaine Pierre Ménard
Lieu-dit Vallet
49380 Faye d'Anjou
Page Facebook

 

28 octobre 2015

Visite du domaine de la Grand'Cour, Jean-Louis Dutraive

Nous prenons nos quartiers à Quincié en Beaujolais, petit village pittoresque viticole, où un grand gîte nous attend et sera le témoin de quelques soirées plutôt endiablées avec comme objectif : manger et boire bon en Beaujolais. Avouez que c'est un joli programme non ? 

DGC

Jean-Louis Dutraive est notre premier hôte de ce week-end rallongé, destiné à nous familiariser un peu plus avec le cépage emblématique de la région, le gamay.

Digne et fier représentant de la région beaujolaise, bonne bouille, jovial, accueillant, Jean-Louis Dutraive est un peu le copain qu'on aimerait avoir : d'abord parce qu'il fait de jolis vins et puis il a une tête d'amuseur de galerie. Par ailleurs, ça ne m'étonnerai pas que dès ce soir, il s'y attelle car aujourd'hui, c'est un jour un peu spécial : c'est son anniversaire (55 ans). 

Sur 11 hectares, proposant Fleurie et Brouilly, le domaine situé à Fleurie au lieu-dit la Chapelle des Bois, est en agriculture biologique certifié depuis 2009 maintenant.

Jusqu'à la fin des années 60, le domaine était en polyculture : céréales, vaches et vins. L'exploitation, c'est le terme plus approprié, a été rachetée par le père de Jean-Louis et son frère et le premier changement a été de ne s'y consacrer qu'à la viticulture.
En conduite conventionnelle jusqu'en 1990, le domaine s'est initié progressivement au bio, grâce à la prise en main définitive par Jean-Louis, arrivé en 1977. "Ce sont les rencontres avec les hommes qui m'ont fait prendre cette décision. Sur l'appellation Fleurie, nous avons été les derniers à arrêter les labours en 1975 pour nous mettre comme tout le monde dans la mouvance de la viticulture intensive, mais nous avons été les premiers à les recommencer".
En 2000, c'est décidé, il ne sera plus utilisé un seul produit de synthèse, hormis soufre et cuivre.

Lors de la vendange, le raisin est bien évidement trié à la vigne et sur cagette. Il passe la nuit en chambre froide afin que la température descende autour de 6°C. Adepte des vinifications sans soufre, des fermentations avec levures indigènes bien entendu, le domaine pratique la macération carbonique (vendange mise en cuve à basse température, sans éraflage ni foulage, le tout étant saturé en gaz carbonique) pratique habituelle dans la région. Cette étape nécessite une surveillance de tous les instants, pendant 3 semaines. 

Enfin, les vins ne sont ni filtrés ni collés lors de l'étape de mise en bouteille qui est faite au printemps suivant, afin de garder du croquant et du fruit.


Le domaine est en plein "cirage" des bouteilles de la cuvée Champagne, opération qu'il confie à un prestataire local. Mais Jean-Louis n'est pas très loin : en tant que vigneron et chef d'entreprise, il veille à ce que la cuvée phare du domaine soit manipulée et chouchoutée avec précautions. 

Vous ne verrez pas de photos sur l'appareil, car le prestataire utilise un prototype. J'ai également vu circuler sur un réseau social bien connu, une photo de ce même prototype chez un domaine ligérien. Sachez simplement que l'appareil est destiné à gagner du temps lors de cette opération qui est en général gourmande en main d'oeuvre et en manutention.

 

Bon, assez rigolé, on passe à la cave pour goûter les 2014 qui ont été fraîchement mis en bouteille. 

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Il existe 3 terroirs de Fleurie sur le domaine, à majorité granitique :
- la Chapelle des Bois : 1,8 hectares de gamay de vignes de 20 à 70 ans. 40 à 70 cm de terre, puis roche mère granitique
- la Grand'Cour : vignes de 35 à 40 ans, avec le Clos de la Grand'Cour qui est une parcelle intégrée de plus vieilles vignes 
- Champagne : vignes de 70 ans en moyenne.
Toutes ces vignes sont autour du domaine.

Enfin, le domaine possède 1,8 ha de vignes de 50 à 100 ans sur l'appellation Brouilly, sur argilo calcaire, exposées plein sud. 

Brouilly 2014, Vieilles Vignes (élevage pour 1/3 de futs de 6 à 7 vins, 2/3 de cuve)
Le nez est très ouvert, cerise +. Bouche longiligne, corps charnu, bonne structure fruitée acide qui confère à ce vin dit d'entrée de gamme, une gourmandise absolue. Finale épicée et acidulée. 

Comme la journée s'annonce belle, Jean-Louis enfonce le clou et apporte sur la table le saucisson lyonnais cuit du matin. Y'a pas, ça vous retape un bonhomme (et même les dames)

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Fleurie 2014, Chapelle des Bois 
Le nez est mois en relief, mais sur la fraise. Un peu de gaz en bouche, finale très salivante. Grande longueur épicée et soutenue. Un peu plus de fond que le Brouilly.

Fleurie 2014, "Clos de la Grand'Cour" (6 hectares d'un seul tenant dont 1,5 ha de vignes âgées de 70 à 80 ans. 60 % futs, 40 % foudres)
Structure plus souple, mais dans l'ensemble le vin est moins prêt. A attendre cependant en toute confiance

Fleurie 2014, Vieilles Vignes (passage en fûts de 2 à 6 ans)
Très salivant, équilibré et frais dans son aromatique et expression. On entre dans une autre dimension, avec un supplément de chair. Très bon

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Fleurie 2014, Champagne Vieilles Vignes (1,5 hectares vignes de 40/45 ans et 90/95 ans qui impliquent des rendements de 15 à 30 hl/ha suivant les années, fûts de 1 et 2 vins)
Vous imaginez bien qu'avec le nom de cette cuvée, Jean-Louis Dutraive a eu quelques problèmes avec les instances champenoise qui voulaient lui faire changer de nom. Fort heureusement, cette parcelle est cadastrée. 
On sent la grosse structure derrière ce jus : les tannins sont plus fermes, un peu plus marqué et sur les épices. C'est la dernière cuvée a être mise en bouteille, mais c'est un très joli vin, qu'il est facile d'imaginer avec quelques années de plus, lorsque la patine aura fait son oeuvre. Très bonne longueur et superbe vin !

Et pour finir
Fleurie 2010, Clos de la Grand'Cour
Un très beau gamay à l'aromatique d'un pinot noir dans ce millésime de rêve. Ensemble frais et encore un peu serré dans sa structure, finale légèrement métallique qui annonce quelques signes d'évolution.


Cette visite dégustation qui montre que les vins sont d'une grande gourmandise, prouve s'il fallait encore pouvoir se justifier, que l'on peut faire des vins natures nets. A aucun moment, une cuvée ne s'est montrée avec un quelconque défaut ou avec une déviation aromatique. La gamme est cohérente et sérieuse et mérite d'être suivie dans le temps.

Un TRES grand merci à notre hôte du jour, à monsieur Jean-Louis Dutraive pour le temps qu'il nous a consacré (près de 3 heures) !

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Domaine de la Grand'Cour, Jean-Louis Dutraive
Grand Cour 69820 Fleurie
Tel : +33 4 74 69 81 16
jlouis.dutraive@orange.fr  
Site internet

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24 août 2015

Visite en Champagne au domaine Tarlant

On a à peu près tout lu sur cette maison familiale, en vogue auprès des amateurs de Champagnes, très présente et active sur les réseaux sociaux. Les deux enfants, Mélanie et Benoit, actuellement à la tête et à la destinée de la maison y sont très certainement pour quelque chose. Ouai mais moi, on ne me la fait pas, hein ?! Je n'ai goûté qu'une seule fois une cuvée du domaine, trop peu pour me faire ma propre opinion. C'était bon, mais comme je ne jure que par "la vérité est dans le verre"... Alors on profite d'une invitation à un salon et être dans le coin, on sort son carnet de notes, son appareil photo et on se rend à Oeuilly près d'Epernay pour rencontrer Benoit Tarlant. C'est pas plus compliqué que ça. 

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Quelques infos sur le domaine, puique c'est toujours comme ça qu'il faut commencer. 14 hectares, en "pratiques alternatives" (centré autour des plantes, des produits de contact et d'herbothérapie). Pratiques qui sont le résultat de longues constatations et d'expériences. 20 petites mains, 10 personnes pour faire fonctionner l'entreprise dirigée par Mélanie et Benoit Tarlant, 12 ème génération de Tarlant vignerons en Champagne (la 5ème à faire des vins effervescents). 80 % des bouteilles sont exportées dans 27 pays dans le monde. 57 parcelles différentes réparties sur 4 villages (Oeuilly pour majorité, Boursault, St Agnan et l'un des 5 villages les plus escarpés de Champagne Celles-lès-Condé), acquises par les générations précédentes. Ces 4 villages sont sur la rive gauche de la Marne, dans la Marne pour les 2 premiers et l'Aisne pour les 2 autres.

L'âge moyen des vignes est de 35 ans. Celles plantées par le grand-père en ont à peu près 70. L'encépagement est constitué de : 50 % de vignes en pinot noir, 30 % en chardonnay (dont 5 % en franc de pied), 15 % de pinot meunier. Arbane, petit meslier et pinot blanc complète le reste. 

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On entre rapidement dans le vif du sujet avec Benoit, qui offre du répondant et a le contact aisé et facile. 
Quelle est votre place, vous la famille Tarlant et les petits domaines au milieu des grandes maisons de Champagne qui ont en général une grosse force de frappe ? "Nous sommes vignerons, accrochés à nos terres. Eux sont là pour faire tourner la boutique". D'accord...    

A Oeuilly, où nous sommes aujourd'hui pour visiter et déguster, c'est un gros chantier qui attire l'oeil : il y a des trous partout, des grues, des remorques... 

Benoit nous propose une balade dans les vignes. 10 petites minutes de marche et nous nous retrouvons au coeur de la vallée, face à la Marne. Ici à Oeuilly, nous sommes face à une anomalie géologique : la vallée est étroite, c'est la zone la plus serrée. On y distingue d'ailleurs très facilement les villages qui sont situés sur la rive droite de la Marne.
La parcelle qui est plantée en pente douce vers la Marne s'appelle l'Ilot des Sables. La bande la plus proche de la Marne n'est jamais plantée de vignes mais de céréales. Le grand-père de Benoit a planté une partie de ces vignes, dont certains chardonnays en franc de pied. "Les Sables" porte bien son nom : il n'y a que du sable ! On se demande d'ailleurs, comment la vigne réussi à tenir, car certaines zones montrent une cassure de presque un mètre et on imagine facilement qu'avec l'eau, le ravinement doit être important.


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Bien souvent, après une grosse journée de travail, Benoit aime venir ici jouer au sable ;)

 

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 Parcelle de "les Sables" et ses chardonnays "franc de pied".
En contrebas la Marne et de l'autre côté de la rive, le village de Reuil


Cette parcelle sert également à faire une partie de la cuvée BAM (pinot Blanc, Arbanne et petit Meslier). La balade s'achève après une bonne heure à questionner Benoit, à profiter du soleil et du paysage plaisant. 

Retour au caveau. Nous croisons Mme Tarlant mère, Micheline, avec laquelle nous échangeons quelques mots. Puis nous descendons à la cave pour goûter les vins en cours d'élevage. C'est là que nous apprenons que Mélanie et Benoit ont un objectif : relier entre elles les différentes caves souterraines du 20è, 19è et 18è siècle du domaine. La plus ancienne, celle construite par l'arrière grand-père de l'arrière grand-père est en contre bas, presque au centre historique du village. Voici un gros et vaste chantier qui devrait les tenir occupés un petit moment, et qui fera qu'ils seront chez eux dans les vignes comme sous terre. Les trous, les grues, les remorques, c'est donc cela.

Les vins clairs sont d'abord élevés en barriques ainsi que les vins de réserve. Certains essais sont même faits en amphores, un peu à la mode actuellement. Benoit cherche, mais il n'est pas encore tout à fait satisfait, en particulier avec le pinot noir. 

Quelle est votre rôle au domaine, avec ta soeur Mélanie ? Mélanie est la vente et au développement commercial. Moi je m'occupe de la vigne, des vinifications et de l'organisation des équipes.
Comment s'est fait ton apprentissage ? J'ai commencé en cave avec mon grand-père. Mon père et arrière grand-père m'emmenaient à la vigne. J'ai en parallèle démarré un master OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin), cursus un peu à l'abri du "traditionnel" Viti Oeno. 

Bon assez discuté, tu les ouvres Benoit tes bouteilles ? :)

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"Zéro", Brut Nature (assemblage des 3 principaux cépages de la région, répartis équitablement : pinot noir, pinot meunier, chardonnay). C'est la cuvée la plus produite du domaine, qui représente désormais 80 % des volumes (25 % en 99). C'est un peu le fond de roulement de la maison. Base 2007 plus vins de réserve des millésimes 2004, 2005, 2006. Dégorgement en 09/2014. Ne cherchez pas de dosage car comme son nom l'indique, il n'y en a pas.
Beau volume, haute acidité, matière enrobée sur des notes de pommes bien mûres. Remarquable Champagne. C'est préférable, car l'entrée de gamme est à 29 € la bouteille.

"Rosé Zéro", Brut Nature (85 chardonnay, 15 pinot noir). Là non plus, pas de dosage avec cette cuvée créée en 2000. Base 2008 plus vins de réserve. Un Champagne rosé généreux et ample sur des notes d'épices et de fruits rouges, avec une sensation presque tannique. L'équilibre est très bon. 

"La Matinale" 2003 (45 pinot noir, 28 chardonnay, 27 pinot meunier. Toujours pas de dosage). Année des excès en tout point : -4 °C dans les vignes le 14 avril, -2 le 16 avec de la pluie la veille. Ca partait mal... 80 % des chardonnays y sont passés. La canicule, tout ça tout ça, et puis finalement, la Champagne et les Tarlant sortent un Champagne millésimé. Texture charnue mais délicate sur des notes d'agrumes et de sureau. Tension palpable, pas mollassonne comme on aurait pu s'y attendre. Longueur moyenne.

Bon, premiers constats avec ces 3 cuvées : les Champagnes "d'entrée de gamme" sont d'un superbe niveau. Et puis on sent un certain style : les matières sont épurées. Disons que les Tarlant ne s'emm...e pas avec les dosages, ce qui n'est pas pour me déplaire. 

BAM (moitié de petit meslier, et autant de pinot blanc et d'arbanne. Non dosé). BAM pour Blanc Arbanne Meslier. Ce Brut Nature est très aérien : les arômes sont diffus, élégants, enivrants. La bouche est vive et ne demande qu'un peu de temps pour se mettre en place. Finale ponctuée par une amertume noble.

"La Vigne d'Or" (Blanc de Meuniers, issus de la Pierre de Bellevue à Oeuilly, vendangé en 2003). Bulles très fines avec un côté enjôleur et caressant. La structure fait penser un du vin et la longueur est superlative. Très très beau Champagne !

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"La Vigne Royale" (100 % pinot noir provenant de la parcelle "Mocque Tonneau" à Celles-les-Condé. Dosage à 1.7 g/l). Un Blanc de Noirs encore une fois aux bulles caressantes, aux arômes viandés. La bouche par contre est puissante, charnue avec une belle mache. Grande longueur, dotée d'une superbe vinosité. Très bien et à mon avis, encore mieux à table.

"La Vigne d'Antan" (chardonnay francs de pieds plantés sur la fameux sol de "les Sables". Dosé à 2 g/l). Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins : c'est très certainement l'un des meilleurs Champagnes que j'ai eu l'occasion de boire : le nez est d'une grande pureté, les arômes de fruits blancs et de pommes au four s'enchainent. A la fois riche et fin, puissant et équilibré, complexe et généreux, on touche là au sublime ! Je peux avoir une piscine remplie avec ?

"Cuvée Louis" (moitié chardonnay, moitié pinot noir. Dosé à 3 g/l. Base 1999, dégorgé en octobre 2014). C'est l'arrière arrière grand-père de Mélanie et Benoit qui a planté cette vigne sur le lieu dit "les Crayons", qui a donné son nom à cette cuvée. Une sorte d'hommage pour achever cette belle demie journée dans les vignes et le caveau. Le vin présente des notes de fruit secs et des touches boisées. La bouche mature et vineuse s'articule autour de saveurs miellées et d'amande. Finale ample et persistante

Voici une très belle après-midi qui s'achève : un hôte charmant et totalement débridé, une visite sur mesure enrichissante et des vins épurés comme je les aime. La petite appréhension de la parfaite maîtrise des réseaux sociaux au lieu du travail dans les vignes et à la vinification du début s'est rapidement envolée, faisant place à la sincérité des cuvées et de son hôte.
Un grand merci à Benoit pour son temps et ses explications ! Nous reviendrons 

 

Champagne Tarlant
51480 Oeuilly
+33 3 26 58 30 60
champagne@tarlant.com 
http://www.tarlant.com/
https://twitter.com/tarlant
https://instagram.com/tarlant/



 

3 juin 2015

Un bourguignon à la maison : domaine Huber-Verdereau

Nouvel épisode de la série "un vigneron à la maison". Vous savez, la saga qui consiste à inviter un vigneron chez soi, tout en se mettant les pieds sous la table, pendant que le faiseur de vin nous fait gouter sa production et nous explique comment il travaille... 

Pour rappel, regardez quelle chance nous avons eu : 

Episode 1 : domaine des Marnes Blanches, Jura, Géraud Fromond 
Episode 2 : domaine Fouassier, Sancerre, Benoit Fouassier
Episode 3 : domaine Rietsch, Alsace, Jean-Pierre Rietsch
Episode 4 : domaine Huber-Verdereau, Bourgogne, Thiébault Huber

Thiébault Huber nous arrive directement de New-York. Il semble frais comme un gardon, après une tournée au pays de l'oncle Sam, destinée à promouvoir ses vins via son importateur local. Pas simple de se reconnecter à la réalité, quand à la descente de l'avion et après quelques péripéties liées à une météo capricieuse à NY et ensuite un long voyage dans les pattes, on vient se frotter à quelques amateurs de pinot noir. Rien que pour cela, nous remercions Thiébault Huber pour sa gentillesse et son temps passé avec nous. 

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Repères
Thiébault est le vigneron et propriétaire du domaine Huber Verdereau, situé sur l'emblématique village de Volnay en Côte de Beaune. Né en Alsace il y a 44 ans et après une première vie professionnelle comme sommelier, il s'installe en Bourgogne grâce aux vignes familiales issues de son grand-père qu'il reprend en 1994 après un long fermage. Il fait ses premières armes chez Jean-Michel Deiss en Alsace, puis chez son cousin Jean-Marc Bouley à Volnay. 
A 24 ans, il se lance : il achète tout le matériel nécessaire à la tenue d'un domaine et prend dès le début la décision de le conduire en bio. Il récupère au fure et à mesure les vignes familiales, dispersées sur 6 villages à et autour de Pommard, pour atteindre actuellement 9,5 hectares.

Pour combler le manque à gagner dû aux dernières années catastrophiques en matière de rendements, Thiebault a développé une petite activité de négoce, actuellement en conversion (capsules argentées). Vous n'êtes pas sans savoir que les rendements depuis, le millésime 2010, sont très faibles : coulure, millerandage mais surtout cette foutue grêle que rien n'a pu arrêter 3 années de suite, parfois aux mêmes endroits !
Après une grosse implication et des essais de 34 générateurs anti-grêle (émission de particules d'iodure d'argent et de cuivre), dispersés dans tout le vignoble bourguignon, 2015 marquera la mise en place d'un nouveau dispositif dans son propre vignoble (quelques ouvrées d'une parcelle de Volnay 1er cru "les Fremiets"), destiné lui aussi à lutter contre la grêle : l'installation de filet. Ce dispositif expérimental, reste très encadré dans un premier temps, en particulier par les instances du vin, qui considèrent qu'il peut modifier le terroir et nuire à l'esthétique du vignoble. Pas simple, quand on sait que le vignoble bourguignon prétend actuellement obtenir son classement au patrimoine de l'Unesco. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Très certainement. En tout cas, il en va de la survie économique de nombreux domaines et vignerons... et finalement, pour l'amateur en quête de vins de Bourgogne

Bon, assez parlé : le tirebouchon est de sortie, les verres également. Ca tombe bien, on a soif !

Bourgogne blanc 2012 (actuellement en conversion, cuve 100 %, chardonnay provenant de vignes du domaine, complété par de l'achat de raisin pour cause de grêle) : assez riche et bien tendu dans l'ensemble. Finale fraîche.

Mercurey blanc "Vieilles Vignes" 2013 (le vin élevé pour moitié en cuve et l'autre en fut, provient de 2 parcelles récemment achetées, situées au nord de l'appellation. Elevage jusqu'en juillet de l'année suivante) : plus riche encore, plus intense assurément, là encore fraicheur et finesse dominent. Finale énergique cependant. Joli vin, parfait compromis entre l'entrée de gamme et ce qui représente le haut du panier en blanc

Puisque l'on commence à parler élevage, Thiébault s'attache les services du tonnelier Billon : il considère que les futs marquent modérément et que le grain de tannin correspond au jus de ses vins, c'est à dire fin et délicat.

Meursault "en Dressolles" 2012 (vignes de 47 ans, situées en bas de coteau) : très floral et salin, avec d'étonnantes senteurs de banane. Bouche d'une grande pureté, équilibrée, longue et éclatante. Appelle irrémédiablement à passer à table, en invitant au préalable une famille complète de crustacés. Vibrant, superbe !

Quelques rouges et...

Bourgogne Pinot Noir 2013 (macération longue soit 23/24 jours, remontages, élevage en vieux futs et cuve béton) : vin simple d'expression mais gorgé de fruit ! Très fine acidité qui étire le vin sur un ensemble gourmand. 

Monthélie "la Combe Danay" 2013 (parcelle rachetée à Emmanuel Saison, qui faisait aussi un vin remarquable) : une chair plus ferme, un corps dense et une structure remarquable. Belle finale déliée qui apporte beaucoup de plaisir. A attendre en toute confiance, mais c'est déjà bon. 

Volnay "Robardelles" 2013 (vignes plantées en 1943) : essences de prunes et de fruits rouges. C'est sur une belle puissance contenue et un milieu de bouche intense que ce vin déroule sa classe encore un peu tannique. Finale soutenue par de fins amers. 

Pommard 1er cru "les Bertins" 2013 (vignes plantées par le grand-père en 1955) : étonnamment citronné au nez, petits fruits rouges. Bouche étroite, construite sur la longueur. A attendre bien évidement. Beau travail, quand on sait que cette parcelle a été grêlée 3 millésimes de suite

Pommard "Clos du Colombier" 2012 (77 ares 28, monopole du domaine. Parcelle coincée entre 2 vallées, calcaire puis alluvionnaire quand elle se fait plus proche de la rivière). Nez épicé et poivré, fruit éclatant et subtil. Attaque en bouche longiligne et compacte. Finale très ouverte sur un léger trait végétal. Très beau vin !

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Pommard 2001 (vin de grêle, regroupant 5 parcelles de Pommard. Premier millésime en bio certifié) : ça pinote au nez, aucun doute ! Le vin montre quelques signes d'évolution, mais est parfaitement assis sur une grosse structure encore bien tannique. Un peu plus marqué par la rafle que les précédents. 

Dernier vin ouvert et bouteille mystère : couleur orangée. Joli pinot qui offre un nez évolué sur la rose et des notes de terre. Bouche un peu lâche, mais qui a encore plein de choses à raconter, à commencer par le sentiment d'avoir dégusté le premier vin de Thiébault. C'est un Volnay 1993, résultat de l'assemblage de 3 parcelles de Volnay, élaboré après les journées de travail chez JM Bouley. 

Un grand merci à Thiébault Huber pour son passage en Normandie et pour la découverte de ses vins qui sont d'une remarquable élégance, finesse et raffinement.
Nous lui souhaitons plein de succès pour ce millésime 2015, pas trop (voir pas du tout) de grêle et une belle inauguration pour son nouveau joujou à Meursault : un nouveau chai.


Domaine Huber-Verdereau

Rue de la Cave - 21190 Volnay
+33 380 225 150 /+33 680 019 077
contact@huber-verdereau.com 
http://www.huber-verdereau.com/


 

21 avril 2015

Origines Champagne 2015

C'est avec grand plaisir que nous avons répondu avec quelques amis, à l'invitation de Fabien Grumier. Nous sommes partis de bon matin depuis notre bonne vieille Normandie vers la Champagne. Cette région m'est un peu étrangère, ou du moins je ne la connais que trop peu. L'occasion était trop rare pour ne pas passer la journée à buller !

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"Origines Champagne", faisait donc salon ces 18 et 19 avril dernier, au château de Pierry, cossue et superbe demeure toute proche d'Epernay. Ce salon est destiné à faire goûter un résumé de la production de chaque vigneron. Chaque membre d'Origines Champagne présente 3 vins clairs 2014 et 3 cuvées de Champagne. Ce label n'est pas fait pour monter les rivalités, au contraire : les 10 vignerons se rencontrent régulièrement, pour échanger, déguster, faire part de leur propre expérience, dans le seul et unique but de faire progresser la qualité de leurs vins. 

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Le temps étant compté, nous préférons prendre le temps de pouvoir discuter avec les vignerons et goûter leur production, plutôt que de courrir et enfiler les vins les uns après les autres. Malheureusement, nous ne pourrons pas rencontrer tous les participants. 

Résumé d'une cuvée "coup de coeur" de chaque faiseur de vins...

Champagne Bourgeois Diaz 
Domaine de 7 hectares situé dans la vallée de la Marne dans l'Aisne, planté essentiellement de pinot meunier, noir et chardonnay. Jérôme Bourgeois au diapason, ce jeune nous accueille avec dynamisme et sourire. Il mène la vigne en biodynamie depuis 2009. 
"M" (2011, dosé à 1 g/l). Ce "M" (100 % pinot meunier) est doté d'une belle fraicheur grâce à ses notes de chlorophyles et la rondeur s'articule autour de notes de cacahuettes. Belle tension finale et plaisir immédiat. 

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Champagne Benoit Dehu
Benoit travaille sur le domaine familiale de 13 hectares, mais c'est pour son propre compte qu'il est présent sur le salon. 1,7 hectare de pinot meunier d'un seul tenant, en agriculture biologique situé à Fossoy dans l'Aisne
La Rue des Noyers (2011, 1 g/l, non filtré) : bulles fines et légères, le vin est très ouvert, sans concession et propose un caractère bien trempé. J'aime beaucoup ! 

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Champagne Nathalie Falmet 
Après des études de chimie et un diplôme d'oenologue obtenu en 1993, Nathalie Falmet reprend le domaine familial situé dans la Côte des Bars à Rouvres les Vignes. 
Son Brut Nature (2011, pinot noir 100 %) possède une belle richesse dès le nez et une franchise à toute épreuve ! Sa finale crayeuse et tonique est un véritable plaisir qui excite les papilles. Très beau vin 

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Champagne Maurice Grumier
Fabien, quasi quarantenaire, est à la destinée du domaine Grumier, bien ancré depuis 1743 sur la rive droite de la Marne à Venteuil dans la Marne (8,5 ha). 
Blanc de Blancs (chardonnay dosé à 6 g/l) : c'est la troisième fois que je goûte cette cuvée, je suis toujours emballé par la richesse et l'aptitude à faire saliver. C'est un peu le Champagne idéal pour lancer une belle journée avec des amis, placé à l'apéritif par exemple ou une viande blanche. Du gras, de la tension, l'équilibre est parfait !

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Fabien et son épouse Hélène

Champagne Tristan H
"H" pour Hyest, Tristan rejoint le domaine familial il y a un peu plus de 15 ans, puis en 2003 se lance seul comme un grand avec 2,5 hectares. 
Iseult Rosé (2/3 de chardonnay, 1/3 de pinot noir, 2008) : vous savez quoi, ça sent le vin mais surtout le raisin ! Ensemble gourmand dès l'attaque, le chardonnay impose sur la finale sa droiture et sa précision. 

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Champagne Vauversin
Laurent, à peine 25 printemps présente les vins de la propriété familiale. Depuis qu'il est arrivé au domaine, plein de choses ont été entreprises, à commencer certaintement par la plus importante : la conversion des 3 hectares de vignes situés sur Oger (51).
Réserve Orpair Grand Cru (Blanc de Blancs dosé à 6 g/l) : remarquable ossature fraiche et tendue, enrobée d'une matière crémeuse et ample. Longue finale. Beau travail !

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Et voilà, c'est terminé pour ce salon Origines Champagne. Un cadre très ouvert, un plaisir pour les yeux, de bonnes conditions pour déguster et des vignerons sympathiques et disponibles pour discuter et échanger ! Désolé de n'avoir pu faire le tour de tous les vignerons, mais il fallait faire vite pour respecter le timing serré. Merci à Fabien pour l'invitation 

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A suivre...

19 avril 2015

LPV Haute-Normandie embarque pour la Bourgogne sud

32 ème saga pour le comité haut-normand de LPV. Direction, le sud de la Bourgogne avec au programme : Côte Chalonnaise et Maconnais (blancs et rouges). 

Première étape, celle de la table : la Corne d'Abondance, restaurant familial situé dans le paisible village de Bourgtheroulde-Infreville, aux confins de la Seine Maritime et de l'Eure. 

Les vins sont servis par paire, à l'exception du premier, qui nous sert de mise en jambe...

Domaine de la Pierre des Dames, Mâcon-Prissé Primeur 2014 : amusant de boire un vin qui a à peine 7 mois, qui plus est un blanc. Le nez est intéressant : des notes beurrées, acidulées et lactiques. Bouche assez simple, relativement bien construite, quoiqu'un peu chaude sur la finale. Assez bien et même encore plus quand on sait que ça ne coute que 6 € chez le caviste !

Domaine Sainte Barbe, Viré-Clessé Vieilles Vignes 2013 : le nez est une merveille, délicat, floral, exotique même. Jamais un vin de ce secteur ne m'était apparu avec ce type d'aromatique. La bouche est fruitée, presque minérale, offrant la tension suffisante et la longueur nécessaire pour en faire un vin agréable. Petit décalage entre le nez et la bouche toutefois. Bien +
Domaine André Bonhomme, Viré-Clessé Vieilles Vignes 2009 : le nez est plus évolué et s'est radicalement transformé avec les quelques minutes passées avec lui. Lui aussi est splendide : orienté sur la minéralité, avec des notes fumées, de pierres humides et un poil de bois, mais rien de trop. La bouche est assez complexe et composée d'une belle richesse, sur des touches de champignons et d'anis. Pour tout dire, ce vin m'a fait penser à Muscadet de chez Brégeon de quelques années. Bien +
Une bien jolie paire pour débuter.

Céline et Laurent Tripoz, Mâcon-Vinzelles "les Morandes" 2012 : le nez est troublant, ainsi que la robe d'ailleur, sur la pomme et pour tout dire, il manque de netteté. On retrouve en bouche cette même aromatique, pas forcément avenante, mais heureusement le côté tactile est intéressant. Problème de bouteille ?
Domaine Cheveau, Pouilly-Fuissé "les Trois Terroirs" 2013 : on revient vers un nez plus standard, mais serré. La bouche propose un léger perlant, l'acidité est haute. Bonne longueur. A revoir, car l'ensemble est un peu trop mordant à mon goût. Assez bien, même si j'ai bon espoir sur cette cuvée.

Domaine Stéphane Aladame, Montagny 1er cru, sélection de Vieilles Vignes 2011 : en voilà encore un joli nez. Sur la pierre à fusil, avec une minéralité omniprésente et une point de senteur boisée. La bouche est tonique et pulpeuse à la fois, fraîche. Vin délicieux, qu'il faut prendre comme il vient. Bien +
Domaine Aubert et Pamela de Villaine, Bouzeron 2010 : ensemble très ouvert et franc, sur une parfaite aromatique fruitée, ronde mais dynamique. Vin à l'équilibre d'école, qui reste frais et ne fatigue pas le palais. Bien +, dans un autre style que le Montagny.
Encore une jolie paire.

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Tartare de la mer mariné et
Domaine Aubert et Pamela de Villaine, Rully "les St Jacques" 2012 : le nez est marqué par le caramel et pas grand chose d'autre. Bouche très souple, toujours sur cette aromatique caramel. Ca manque de tension, le vin est confronté à une certaine mollesse, qui rend le vin peu sexy. Assez bien et relativement déçu par le rendu de cette bouteille. 
Vincent Dureuil-Janthial, Rully 1er cru "le Meix Cadot" 2012 : on change de producteur et de parcelle, tout en gardant le millésime et l'appellation. Le vin se montre sur un tout autre aspect : FFF. Force, Finesse, Fraicheur. En ajoutant "Intensité", on fait le tour des adjectifs qualificatifs. Le nez est étincelant, d'une grande pureté : café, poivre blanc, floral. La bouche, tendue comme un arc et joue la carte de la précision et de l'équilibre. Bonne longueur finale. Excellent !

Changement de couleur, avec les rouges

Domaine Laborbe Juillot, Rully "la Chatelienne" 2012 : nez très rustique, peu élégant. Bouche stricte, dure sur des amers forcés. Peu de plaisir. 
Domaine de l'Evêché, Bourgogne Côte Chalonnaise 2012 : nez plutôt agréable sur des notes épicées, de fruits rouges, de lilas et aussi une pointe de vernis. Bouche encore jeune, sur une sensation tannique qui s'estompera normalement d'ici peu et une légère amertume finale. Un vin qui devrait se délier et apporter satisfaction dans d'ici quelques temps. Assez bien 
Net avantage au Bourgogne Côte Chalonnaise

Suprême de pintade grand-mère et 
Domaine François Lumpp, Givry 1er cru "la Brûlée" 2011 : il porte bien son nom, "la Brûlée", avec des notes de grillé, heureusement dépassées par la suite et notamment une bonne aération et par une bonne dose de fruits rouges. Je suis assez surpris pas une petite acidité volatile, peu commune chez ce producteur (c'est mon apport, j'ai une longueur d'avance sur les autres, hein). La matière se montre acidulée, mais le fruit est encore un peu terne. Bon accord avec le plat. A attendre sagement. Très bien -
Domaine Joblot, Givry 1er cru "Servoisine" 2012 : comme pour le Lumpp, le nez propose d'emblée un côté grillé/brûlé qui partira avec l'air. Belle tension et beau jus en bouche même si cela semble encore comprimé. Très bien.
Match équilibré, mais petit avantage au Joblot (effet millésime ? )

LPV 32

Les papys maintenant, bus pour eux-mêmes
Domaine Edmond Monnot, Maranges 1er cru "Clos de la Bouttière" 1996 : demi pirate on va dire. Ce vin proposé par Vincent, est rattaché au vignoble de la Côte de Beaune, mais l'appellation est installée en Soâne et Loire (71), donc on valide pour cette dégust. Belle bouteille qui a évoluée avec harmonie et finesse : joli nez profond sur le tabac, le jus de viande et des saveurs terriennes. J'aime beaucoup ! Très bien -
Domaine Pillot JL, Mercurey 1er cru 1995 : le nez est très fatigué, mais le toucher de bouche reste intéressant, malgré le peu de choses qu'il a à dire. Sur le déclin

Fromages et 
Domaine Lorenzon, Mercurey blanc 1er cru Croichots 2012 : floral, fruits blancs et une sensation tourbée égréable. Bouche un peu "lente", presque langoureuse, petite amertume qui retend la finale. Bien mais j'en attendais un peu plus
Domaine Valette, Pouilly-Fuissé "Tradition" 2010 : robe pas très limpide. Nez sur le curry, le céleri, je comprends qu'il puisse repousser certains avec cette oxydation légère. Bouche vive et franche, déroulant un remarquable volume sur nes saveurs anisées et de gougères. Pour amateur du genre, que je suis ! J'aime beaucoup, mais je suis fan du domaine. Très bien

Pour terminer, avec la tarte fine aux pommes
Domaine de la Mabilière, Vouvray Moëlleux 1989 "Louis Philippe" : souvenir d'un vin encore en pleine forme, malgré ses 26 ans, doté d'une belle vivacité et d'un joli confit. 

Merci à tous pour ce bon moment. Les vins étaient au niveau attendus pour les blancs, au plaisir plus limité pour les rouges. Je pense qu'on peut relativement se faire plaisir dans ce coin, sans atteindre des sommets en matière de prix.

Merci à la sympathique équipe de la Corne d'Abondance pour sa gentillesse et la qualité de son menu. 

Et pour suivre les rebonds sur le forum, c'est ici

 

17 mars 2015

HappyverSeb !

Quelques bouteilles ouvertes lors du repas d'anniversaire du grand Sébastien, à l'occasion de ses .1 ans. Tout est à l'aveugle 

Bricoles apéritives : andouille de Guéméné, St Jacques à la crème... et

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Sylvaner 2013, Albert Boxler : je reconnais assez rapidement la patte Boxler, mais je m'oriente plutôt vers un pinot blanc. Mes p'tits copains identifient le sylvaner, bien joué. Beaucoup de fruit, une petite rondeur, mais une matière ample et généreuse. Peut désorienter par la présence de gaz carbonique que l'on rencontre habituellement dans cuvées du domaine embouteillées il y a peu de temps.

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Muscadet Sèvre et Maine 2011, Domaine Michel Brégeon, "Hors-Série" : un vin construit sur l'acidité et un minéral plus marqué. Joli fruit blanc également, offrant une matière plus "sèche". Beau vin, que l'on verrait aussi bien à l'aise sur des fruits de mer qu'à l'apéritif. 

A table cette fois et pour de bon ! St pierre, purée de topinambour, beurre blanc aux agrumes

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Marestel 2007, domaine Dupasquier, Roussette de Savoie : si le nez est une splendeur, déroulant une aromatique cireuse, presque confite (abricot, miel), le vin est irrémédiablement bouchonné en bouche. Il sera remplacé au débotté par un 
Pinot Gris A360P 2008 du domaine Ostertag : nez grillé, de noisette, des notes de poivre blanc, mais un peu réduit, qui pourrait mettre sur la piste d'un Bourgogne blanc. La bouche propose une belle patine, le vin est posé, mais pourrait en dire d'avantage avec quelques heures d'ouverture. Petite frustration, à revoir tant le potentiel est évident. 
Altenberg de Bergheim Grand Cru 2005, domaine Marcel Deiss : joli nez envoûtant, pointant l'évidence du riesling, grâce à quelques notes terpéniques. Bouche ronde, presque confite et une longue allonge, qui termine en éventail. Très beau vin, qui sur le plat de poisson aurait été encore plus apprécié avec un peu moins de sucres résiduels. 

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Cassoulet maison, 30 litres, c'est parti pour les grandes manoeuvres !
Calatayud 2010, bodegas Roque Colás : nez puissant, épicé et de fruits noirs, il reste néanmoins délicat et frais. Bouche bien équilibrée, fruit impeccable, un peu tannique encore. Elle ne manque pas de peps face au cassoulet. Premier millésime pour cette bodega, ce 2010 à base de grenache, tempranillo de cabernet sauvignon et merlot est une vraie réussite. 
Vin de Pays de l'Hérault 2005, domaine de la Grange des Pères : il y a des nez qui ne trahissent pas vraiment, le genre de parfums qui vous mettent une petite pichenette, vous appellent à vous concentrer et à mettre tous vos sens en éveil. Se présentent tour à tour : olive, tapenade, herbes aromatiques, le tout dans une cohérence parfaite, sans que rien ne prenne la mesure de l'autre. La bouche est un modèle d'équilibre, de soyeux, sur ces saveurs d'oranges douces, de fruits noirs compotés, sans aucun excès de maturité. L'ensemble est d'une belle longueur et offre un gros plaisir charnel. Parfait actuellement, sans aucune sensation tannique. Le pied !
Madiran 2005, château Montus, la Tyre : baies rouges, épicé, pas mal de bois (notes de vernis) même en bouche. Dissocié sur l'alcool. Pas du tout prêt ! 

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Le cassoulet pour 57 repart en cuisine, arrive un vin dégusté seul en guise de transition : le nez est floral, crémeux, bonbon Kréma et une pointe de poivre. La bouche propose une belle intensité et un jus délié qui offre plaisir et sérieux. Joli vin que ce Gevrey-Chambertin 2006 1er cru Petite Chapelle du domaine Rossignol-Trapet

Fromages, 1er service : Etivaz, Epoisses, Bleu de Termignon

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Un autre vin, à la couleur presque tuilé, est servi pour marquer une deuxième transition. C'est important les transitions, vous allez comprendre pourquoi :) Le nez est très fin, une pointe de café, sur la terre, d'une grande profondeur sur des notes de roses fanées. On sent le gros calibre et une certaine race, même si je n'aime pas trop utiliser ce mot. Mais force est de constater que le nez est vraiment magnifique. La bouche ne déçoit pas, elle est d'une extrême douceur, la texture est infiniment précise et posée grâce à ses tannins fondus. Un vin fait de dentelle, paré pour faire l'amour ;) Ah oui, cette merveille est un Ruchottes-Chambertin Grand Cru 1993 de Michel Bonnefond.

Fromages, 2ème service : Charolais, Pérail, Tomme de brebis, Carré corse

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Sancerre 2007, Edmond Vatan, Clos la Néore : nez rocailleux, un peu champignon à la manière d'un Muscadet de Brégeon de quelques années. Bouche très fine, avec quelques rondeurs, mais bourrée d'énergie. Beau vin, même si j'eus espéré d'avantage de puissance.

Dacquoise, crémeux ananas, mousse mangue/orange confite

Monbazillac 2001, château Tirecul la Gravière, cuvée "Madame" : belle et grande matière riche et juvénile, contrebalancée par une heureuse acidité qui remonte l'ensemble, sur des saveurs d'orange confite, de mangue, de sparadrap et de safran. Finale apaisée mais longue qui termine par de fins amers. Un remarquable vin qui semble avoir trouvé son point d'équilibre depuis notre dernière rencontre et qui commence à présenter une légère évolution de la palette aromatique . 

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Un grand merci à notre Seb pour l'invitation. Un cassoulet d'anthologie, avec des restes qui lui permettront de tenir la semaine et de remplir le congélateur ! 

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